Des affrontements intenses ont éclaté le 2 janvier dans le territoire de Masisi, à l’ouest de Goma, opposant les rebelles du M23 aux Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par des groupes armés locaux. Ces combats, d’une rare intensité, ont provoqué un déplacement massif de la population, marquant un début d’année sombre pour la région.
Selon des témoins locaux, des détonations d’armes légères et lourdes ont été entendues toute la journée dans les agglomérations de Kaniro et Kinigi. Les combats se sont concentrés autour de Katale, un point stratégique situé à 20 kilomètres au sud-est de Masisi. Cette localité est convoitée par le M23, qui semble vouloir s’approcher de Masisi, un centre administratif clé.
Le regain de violence dans l’est de la RDC intervient après l’échec du sommet de Luanda en décembre 2024. Cette rencontre, qui devait réunir le président Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, visait à désamorcer la crise entre les deux pays. L’implication présumée du Rwanda dans le soutien au M23 continue de nourrir la méfiance et de raviver les tensions historiques dans la région.
Les affrontements ont poussé des centaines d’habitants à abandonner leurs villages, cherchant refuge dans des zones plus sûres. Le chef de groupement de Buabo, Alphonse Mushesha Mihingano, a confirmé que la panique s’est emparée des populations locales, tandis que les autorités peinent à gérer cet exode massif.
Le colonel Séraphin Nsabimana, porte-parole des groupes armés wazalendo alliés aux FARDC, accuse les rebelles du M23 d’avoir attaqué leurs positions. De leur côté, les rebelles revendiquent leur volonté de défendre des droits qu’ils estiment bafoués par le gouvernement de Kinshasa, sans qu’aucune solution durable ne soit envisagée.
Face à l’ampleur des combats et au déplacement massif des civils, la communauté internationale appelle à une désescalade immédiate. Cependant, les perspectives demeurent incertaines, notamment en raison des rivalités géopolitiques dans la région des Grands Lacs. Une réponse concertée semble indispensable pour éviter un enfoncement dans une crise humanitaire et sécuritaire majeure.