La France poursuit sa restructuration des forces militaires en Afrique en annonçant une réduction du nombre de ses instructeurs au Sénégal, selon des informations de RFI. Cette décision intervient dans un contexte où la France fait face à un retrait de ses forces militaires sur tout le continent, accompagné par une montée de sentiments antifrançais.
Dans cette optique, la France, contrainte d’évacuer ses militaires déployés au Mali, au Niger, et au Burkina Faso, décide de manière proactive de réduire la présence de ses instructeurs au Sénégal, comme l’a rapporté RFI. Cette réduction touchera le nombre d’instructeurs formant à la fois les militaires sénégalais et ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), passant de 500 à 260 d’ici l’été 2024. Cette décision est loin d’être anodine, étant donné que la coopération franco-sénégalaise a une histoire de plus de douze ans.
Les départements français d’instruction de Sénégal devront collaborer plus étroitement avec l’armée sénégalaise à mesure que les instructeurs français se retirent. Cette décision reflète une volonté de transférer progressivement le contrôle des formations aux forces locales.
La réduction des effectifs militaires français au Sénégal s’inscrit dans un contexte plus large de retrait et de perte d’influence de la France en Afrique. La pression exercée sur les forces armées françaises, en particulier dans la région sahélienne, est manifeste, avec l’échec de l’opération Barkhane au Mali, qui a conduit à la demande de retrait des forces françaises. Cette situation a été exacerbée par des allégations de livraison d’informations et d’armes à des groupes terroristes par Paris, entraînant des plaintes internationales.
Le retrait des forces françaises a également été réclamé par le Burkina Faso, la Centrafrique et le Niger, avec des manifestations parfois houleuses aux abords des bases militaires françaises. De nombreux observateurs ont souligné que ces retraits successifs reflètent un affaiblissement de l’influence française sur le continent. En août dernier, environ cent sénateurs français ont adressé une lettre au Président Emmanuel Macron, appelant à une réévaluation des relations de la France avec le continent africain afin d’éviter un effacement total de la présence française.