En Éthiopie, la région d’Oromia est le théâtre d’une répression brutale révélée par une enquête de Reuters. Un comité secret, connu sous le nom de Koree Nageenyaa, aurait orchestré des tueries et des arrestations extra-judiciaires visant à étouffer la rébellion menée par l’Armée de Libération Oromo (OLA).
Créé peu après l’investiture du Premier ministre Abiy Ahmed en 2018, le Koree Nageenyaa répondait initialement aux manifestations de jeunes en Oromia. Composé de hauts responsables politiques, dont le président de la région, ce comité aurait radicalisé sa mission pour contrer l’OLA, considérée par Addis-Abeba comme une organisation terroriste.
L’Oromia est en proie à des tensions depuis plusieurs années, marquées par des affrontements entre les forces gouvernementales et l’OLA. La situation s’est aggravée en 2020 à la suite de l’assassinat d’un célèbre chanteur oromo, entraînant des jours d’affrontements et la mort de plus de 200 personnes.
Outre les actes de répression, le comité est accusé d’avoir commandité le massacre de 14 bergers en 2021, initialement imputé à l’OLA. Plus de 1 000 arrestations arbitraires auraient également été effectuées sur ordre du Koree Nageenyaa, accompagnées de cas de torture et d’intimidation envers le système judiciaire.
Cette révélation met en lumière les défis auxquels est confrontée l’Éthiopie dans sa gestion des dissidences régionales. La communauté internationale pourrait exercer une pression accrue sur le gouvernement éthiopien pour qu’il réponde de ces actions et envisage des solutions pacifiques au conflit en Oromia.