Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a lancé, vendredi 1er août à Dakar, le Plan de redressement économique et social, une initiative qu’il souhaite inclusive et portée par l’ensemble des citoyens. Dans un discours empreint d’engagement, il a exhorté les Sénégalais à faire bloc autour de ce projet, affirmant que le succès de la relance ne pourra venir que de l’implication directe du peuple.
Devant un parterre d’officiels et de citoyens, Diomaye Faye a insisté sur la nécessité d’un effort collectif. « Ce que nous attendons du peuple sénégalais, c’est de comprendre que nous devons compter d’abord sur nous-mêmes », a-t-il martelé. En évoquant les nations développées, il a rappelé que leur succès repose d’abord sur le travail et la volonté de leurs citoyens, et non sur des interventions extérieures. Pour illustrer son propos, il a salué le parcours de l’élève Pape Natango Goubay, symbole selon lui du potentiel national inexploité.
Le discours du chef de l’État s’inscrit dans la logique de rupture qu’il revendique depuis son élection en mars 2024. Face à une économie fragilisée, un chômage élevé et une crise de confiance envers les institutions, le Plan de redressement vise à rebâtir l’appareil productif national sur des bases nouvelles. Cette démarche s’appuie sur les conclusions issues des multiples assises citoyennes et États généraux organisés depuis le début de son mandat, qui ont servi à définir des priorités partagées.
Pour donner du crédit à son projet, le président Faye a présenté plusieurs actions déjà en cours, notamment le recrutement de 2 000 enseignants, de 500 enseignants du supérieur et de 200 formateurs pour l’enseignement technique et professionnel. Ces mesures, dit-il, incarnent les premiers bénéfices du redressement. « Tous ces enseignants prennent en charge qui ? Nos enfants », a-t-il souligné, mettant en lumière l’impact direct des premières décisions gouvernementales sur la jeunesse.
Diomaye Faye veut rompre avec la gouvernance verticale du passé. Il insiste sur la notion de coresponsabilité : « Ce que nous envisageons de faire ne se fera pas sans vous. Il se fera pour vous. Il se fera avec vous. » Le président entend inscrire son action dans la durée, en misant sur la résilience collective et une administration rigoureuse. Il a appelé ses ministres à déployer les réformes dans l’effort, la solidarité et le sérieux, afin de construire un développement durable et souverain.
Si l’ambition est posée, le pari de l’adhésion populaire reste fragile. La confiance entre gouvernants et gouvernés, souvent mise à mal par les expériences passées, devra être restaurée. Le succès du plan dépendra non seulement des mesures concrètes, mais aussi de la capacité du pouvoir à associer les différentes forces sociales et à rendre des comptes. Le président Faye, porté par une forte légitimité post-électorale, joue ici une carte décisive pour asseoir son projet de refondation.