Au Soudan du Sud, inquiétude au sujet des violences dans plusieurs États du nord du pays. Un responsable local a annoncé mardi 27 décembre que 56 personnes avaient perdu la vie en quatre jours, à cause d’affrontements intercommunautaires dans l’État du Jonglei.
Le conflit a éclaté il y a plusieurs mois dans le village de Tonga, dans l’État du Haut-Nil. Il s’est nourri des tensions entre deux rivaux, leaders de l’opposition, Johnson Olony, issue de la communauté Shilluk, et Simon Gatwech, de la communauté Nuer. Puis, les affrontements se sont propagés dans les régions du Jonglei et d’Unité, toujours dans le nord du Sud-Soudan.
Et s’ils opposent des milices armées rivales, ils touchent directement les populations civiles sur place. Au moins 166 civils sont morts dans ce conflit, selon les Nations unies au cours des quatre derniers mois, dans l’État du Haut-Nil, dans le nord du Sud-Soudan. Différentes sources décrivent également le déplacement de dizaines de milliers de personnes, certaines cherchant même refuge au Soudan voisin.
Inquiétudes régionales
Les populations qui ont fui décrivent de nombreuses atteintes aux droits humains : des meurtres, des violences sexistes, des enlèvements, des pillages ou encore des incendies de village. Cette insécurité entrave l’accès à l’aide humanitaire. Alors que la situation sur place est critique d’après l’ONU. Les déplacés manquent de nourriture, d’équipements sanitaires ou encore de soins de santé.
Face à cette situation, les appels à la désescalade se multiplient. Dans un communiqué lundi 26 décembre, l’Igad, l’autorité est-africaine pour le développement, s’est dite « extrêmement inquiète » par les récents affrontements. Inquiétude aussi du côté du président kényan, William Ruto, qui a échangé samedi 24 décembre par téléphone avec son homologue sud-soudanais, Salva Kiir, l’appelant, selon son communiqué, à agir pour ramener la paix dans son pays. Et à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.
RFI