L’armée soudanaise a annoncé le 20 juillet l’annulation des passeports diplomatiques de plusieurs personnalités influentes, parmi lesquelles figurent Mohamed Hamdan Daglo, alias Hemedti, et son frère, vice-président des Forces de soutien rapide (FSR). Cette décision vise un total de 112 responsables militaires et politiques.
Les autorités soudanaises justifient cette mesure par l’accusation que ces personnalités apporteraient un soutien actif aux paramilitaires des FSR. Outre Hemedti et son frère Abderrahmane, la liste inclut des membres éminents des Forces de liberté et du changement, une coalition formée après la chute d’Omar el-Béchir en 2019, ainsi que d’autres figures politiques comme Khaled Omar Youssef, Mohamed el-Faki, et Mariam Sadek al-Mahdi.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes au Soudan depuis le début du conflit le 15 avril 2023. Depuis, Hemedti a été destitué de son poste de vice-président du Conseil souverain, les FSR ont été dissoutes et sont désormais considérées comme des forces rebelles, avec leurs avoirs financiers gelés par le gouvernement.
Cette annonce précède les discussions prévues pour le 14 août prochain à Genève, organisées sous l’égide des Nations Unies et de Washington. Bien que les FSR aient confirmé leur participation à ces pourparlers, l’armée soudanaise n’a pas encore exprimé sa position officielle.
Parmi les personnalités touchées par cette révocation, on compte également Abdallah Hamdok, ancien Premier ministre et actuel président de la coalition Taqaddum, qui avait signé un accord avec Hemedti plus tôt cette année. Cette situation souligne les divisions profondes au sein des structures de pouvoir soudanaises.
La révocation des passeports diplomatiques par l’armée soudanaise constitue une nouvelle étape dans l’escalade des tensions avec les FSR. En l’absence de réaction officielle de l’armée concernant les pourparlers de Genève, l’avenir du processus de paix reste incertain.