Les rebelles syriens ont incendié le mausolée de Hafez al-Assad, père de l’ancien président Bachar al-Assad, dans la ville natale de la famille à Qardaha, au nord-ouest de la Syrie. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des insurgés célébrant leur acte devant le cercueil en flammes.
Cet incendie du mausolée de celui qui fut président de 1971 à 2000 marque une nouvelle étape dans le rejet du régime Assad. Les rebelles, brandissant le drapeau syrien, ont non seulement détruit le cercueil mais ont également pris la pose, affichant leur satisfaction. Pour eux, cet acte est une revanche contre un pouvoir autoritaire incarné par deux générations successives de la famille Assad.
Hafez al-Assad, souvent décrit comme un dirigeant autoritaire, a marqué de son empreinte la Syrie moderne. Son ascension au pouvoir en 1971 a établi une dynastie politique prolongée par son fils Bachar. Pourtant, le régime familial a suscité critiques et révoltes, notamment après le printemps arabe de 2011. La destruction du mausolée s’inscrit dans une longue série de gestes de défiance à l’égard de ce régime.
Cet événement soulève des interrogations sur les conséquences pour le nord-ouest de la Syrie, où Qardaha, bastion alaouite, conserve une forte charge symbolique. L’incendie pourrait intensifier les tensions communautaires et religieuses, alors que le pays demeure fragmenté par la guerre civile. Par ailleurs, cet acte renforce l’image des rebelles comme des adversaires déterminés à effacer toute trace du régime Assad.
Qardaha, autrefois vitrine du pouvoir familial des Assad, est désormais associée à un conflit sanglant et à un rejet généralisé. Les images des rebelles souriant devant le cercueil calciné résonnent comme un message clair : l’ère Assad est perçue par une partie de la population comme un chapitre sombre à effacer.
L’histoire de la dynastie Assad est aussi celle de luttes internes. Basil al-Assad, fils aîné et héritier désigné, est mort tragiquement en 1994, laissant la présidence à Bachar. Cet incendie du mausolée symbolise également la fin d’une époque où l’autorité de cette famille semblait inébranlable. Aujourd’hui, la Syrie continue de payer le prix de décennies d’autoritarisme et de divisions profondes.