La compagnie minière canadienne Barrick Gold fait face à de sérieuses accusations en Tanzanie. Selon une poursuite déposée en Ontario, Barrick pourrait être responsable de la mort de plusieurs dizaines de personnes sur son site minier de North Mara, dans le nord de la Tanzanie. Des avocats et des ONG affirment que la stratégie de sécurité de Barrick a mené à des violences et des violations des droits humains. Barrick Gold, de son côté, nie toute responsabilité directe, affirmant que c’est la police tanzanienne qui est en charge de la sécurité.
Les accusations contre Barrick Gold ont été portées par les cabinets d’avocats canadiens CFM et Waddell Phillips, au nom de 21 Tanzaniens. Ces Tanzaniens affirment que la compagnie n’a pas respecté ses promesses en matière de sécurité et de droits humains, et que cela a entraîné la mort de plusieurs personnes sur le site de la mine. Une audience préliminaire est prévue du 15 au 17 octobre pour décider si la poursuite est recevable. Barrick conteste la compétence de la justice canadienne pour traiter cette affaire.
La mine de North Mara, opérée par Barrick Gold depuis 2006, est entourée de communautés Kurias, un peuple autochtone qui dépendait de l’exploitation minière artisanale pour vivre. L’arrivée de Barrick et la construction de murs autour de la mine ont fortement limité l’accès des Kurias aux ressources minières, ce qui a causé des tensions. Depuis que Barrick a pris le contrôle complet des opérations en 2019, la violence aurait augmenté, selon les plaignants. Human Rights Watch et d’autres ONG ont aussi rapporté des meurtres attribués à la police dans la zone de la mine.
Pour les communautés Kurias, obtenir justice reste très incertain. Barrick Gold continue de nier les accusations et tente de faire annuler les poursuites, affirmant que ces affaires devraient être jugées en Tanzanie. Cependant, les avocats des plaignants disent que la justice locale est influencée politiquement et qu’il n’existe pas de vrais recours pour les victimes, ce qui rend toute poursuite impossible en Tanzanie. En parallèle, les ONG continuent de documenter les abus et demandent à Barrick de prendre ses responsabilités en matière de droits humains.