Le ministère tchadien des Armées a annoncé le départ d’un convoi militaire français de la capitale N’Djamena en direction du Cameroun, marquant une étape décisive dans le retrait des troupes françaises du Tchad. Une fois arrivé au port de Douala, le matériel militaire sera embarqué à destination de la France, conformément à l’accord de départ conclu entre les deux pays.
Ce départ fait suite à une série de mouvements logistiques orchestrés par la France. Le 20 décembre, une première unité de 120 soldats français avait déjà quitté le Tchad, peu après le transfert des avions de chasse stationnés sur le sol tchadien. Cette démarche témoigne d’une volonté des autorités françaises de respecter les délais imposés par N’Djamena tout en assurant une transition ordonnée.
Cette opération intervient après l’annonce, fin novembre, de la rupture unilatérale par le Tchad de l’accord de défense qui liait les deux nations. Cette décision a marqué un tournant dans les relations franco-tchadiennes, autrefois caractérisées par une forte coopération militaire. La remise, le 26 décembre, de la base stratégique de Faya Largeau à l’armée tchadienne illustre la fin d’une ère où la France jouait un rôle clé dans la sécurité du pays.
Avec ce retrait, des questions se posent sur l’avenir de la coopération militaire entre Paris et N’Djamena. Ce désengagement pourrait également redessiner les alliances sécuritaires dans une région marquée par l’instabilité, notamment avec la présence accrue de groupes armés dans le Sahel. Le Tchad devra désormais renforcer ses capacités autonomes pour répondre aux défis sécuritaires.
Pour la France, ce départ s’inscrit dans un contexte plus large de recul diplomatique en Afrique, où plusieurs anciens partenaires stratégiques réévaluent leurs relations avec Paris. Si ce désengagement respecte les exigences tchadiennes, il reflète une fragilisation de l’influence française sur le continent, dans un climat de tensions croissantes.
Les observateurs internationaux suivent de près cette évolution, qui pourrait inspirer d’autres pays de la région. L’Union africaine et d’autres acteurs diplomatiques s’inquiètent des répercussions possibles sur la stabilité régionale. L’enjeu, pour le Tchad, sera de démontrer sa capacité à maintenir un équilibre sécuritaire dans un contexte de changements profonds.