Le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, a été officiellement élevé au rang de maréchal ce lundi, suivant les traces de son défunt père. Cette décision, prise par le Conseil national de transition (CNT), souligne l’importance symbolique et militaire accordée à son rôle dans la stabilité du pays.
Le projet de résolution a été approuvé par une écrasante majorité de 160 voix pour, contre seulement deux oppositions et six abstentions. Cette promotion, justifiée par des « services rendus à la nation » et des victoires militaires « à l’intérieur et à l’extérieur du pays », intervient dans un contexte chargé, à trois semaines des élections législatives et locales, premières depuis plus d’une décennie.
Ce nouveau titre n’est pas sans rappeler celui conféré en 2020 à son père, Idriss Déby Itno, après une offensive victorieuse contre Boko Haram. Pendant trois décennies, ce dernier avait dirigé le Tchad avec une main de fer avant d’être tué en 2021 lors d’une confrontation avec des rebelles. Son fils, Mahamat Déby Itno, alors général, a pris les rênes du pays sous la forme d’une transition militaire, rapidement légitimée par une élection contestée.
Depuis son arrivée au pouvoir, le jeune président de 40 ans a maintenu un positionnement militaire fort, notamment en conduisant personnellement des opérations contre Boko Haram. Toutefois, ses décisions récentes, comme la suspension des accords militaires avec la France, traduisent une volonté de redéfinir les alliances traditionnelles du Tchad.
Malgré ces démonstrations de force, le bilan militaire reste mitigé. Une récente offensive contre Boko Haram s’est soldée par des pertes humaines significatives, et la communication sur les opérations s’est faite plus discrète. Par ailleurs, les menaces de retrait de la Force multinationale mixte traduisent une frustration croissante envers la coopération régionale.
À l’approche des élections, cette promotion au rang de maréchal apparaît aussi comme un moyen de renforcer l’autorité et l’image du président. Pourtant, des défis demeurent, notamment sur la scène internationale et au sein du pays, où des voix continuent de contester la légitimité de son pouvoir.