À la veille des célébrations du 64e anniversaire de l’indépendance du Tchad, le président Mahamat Idriss Déby Itno a prononcé un discours fort, annonçant sa ferme intention de combattre la corruption qui gangrène le pays. Ce fléau, selon lui, doit être éradiqué par une politique de tolérance zéro envers les détournements de fonds publics. Cette déclaration, bien que saluée par certains, a suscité des réactions mitigées au sein de la société civile tchadienne.
Dans son discours, Mahamat Idriss Déby a insisté sur la nécessité d’une lutte totale contre la corruption, exhortant son gouvernement à adopter des mesures strictes pour éliminer ce phénomène. Il a clairement indiqué que la corruption ne serait plus tolérée, et que son gouvernement mettrait en place des actions concrètes pour assurer la transparence et l’intégrité des institutions. Cette déclaration vise à rassurer les citoyens sur la détermination des autorités à instaurer un État de droit.
Le contexte de cette déclaration est marqué par une augmentation de la corruption dans le pays, ce qui menace la stabilité économique et sociale. Les Tchadiens, exaspérés par la situation, estiment que la lutte contre la corruption doit commencer par un assainissement des institutions publiques. Selon Foullah Baba Isaac, coordonnateur de l’association Alcomet, il est crucial que l’État montre l’exemple avant de demander aux citoyens de respecter les règles.
Cependant, la véritable question reste celle de l’impunité, souvent citée comme la principale cause de la corruption au Tchad. L’ancien ministre de la Justice, Pr Ahmat Mahamat Hassan, souligne que sans une autorité forte et des actions concrètes contre ceux qui détournent les fonds publics, le pays continuera à être perçu comme un environnement défavorable pour les investissements.
Malgré les mesures récentes prises par les autorités de transition, notamment la création d’une autorité indépendante de lutte contre la corruption en août 2024, le scepticisme persiste. Selon Transparency International, le Tchad figure toujours parmi les pays les plus corrompus au monde, ce qui renforce les doutes quant à l’efficacité des réformes annoncées.
Face à ces défis, la mise en œuvre de mesures concrètes et l’éradication de l’impunité seront essentielles pour restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs. La société civile attend désormais des actes qui confirmeront les paroles du président et montreront que la lutte contre la corruption au Tchad est réellement engagée.