Le gouvernement tchadien a vivement répondu aux récentes déclarations du président français Emmanuel Macron, accusant ce dernier d’un manque de respect envers les dirigeants et les peuples africains. Dans un communiqué officiel, N’Djamena a exhorté le locataire de l’Élysée à se concentrer sur les défis internes de la France au lieu de critiquer les nations africaines.
Lors d’une prise de parole, Emmanuel Macron avait reproché aux leaders africains d’avoir “oublié de dire merci” à la France pour ses interventions antiterroristes sur le continent. Le président français a également affirmé qu’aucun de ces dirigeants ne pourrait gérer un pays souverain sans l’aide de Paris, provoquant une vive indignation dans plusieurs pays africains, dont le Tchad.
Ces déclarations interviennent dans un contexte de réévaluation des relations entre la France et l’Afrique, marqué par une montée des tensions. Historiquement liées par des interventions militaires et des accords économiques, ces relations sont de plus en plus remises en question par de nombreux pays africains aspirant à une souveraineté totale. Le Tchad, allié stratégique de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, illustre cette dynamique complexe.
Le gouvernement tchadien a profité de l’occasion pour rappeler ses attentes envers ses partenaires, dont la France. “Les dirigeants français doivent apprendre à respecter le peuple africain et reconnaître la valeur de ses sacrifices”, a-t-il souligné, avant d’inviter Paris à adopter une approche plus respectueuse et équitable dans ses relations avec l’Afrique.
Dans son communiqué, N’Djamena a insisté sur l’importance de répondre aux aspirations des peuples africains à une véritable indépendance, qu’elle soit politique, économique ou militaire. Cette déclaration s’inscrit dans une vague plus large de contestation des relations héritées de la colonisation, perçues comme paternalistes et déséquilibrées.
Les tensions actuelles entre Paris et plusieurs capitales africaines soulignent la nécessité pour la France de repenser ses politiques sur le continent. Le Tchad, par sa position stratégique et son rôle dans la région sahélienne, pourrait jouer un rôle clé dans cette transformation. Cependant, une véritable amélioration nécessitera des dialogues ouverts et le respect mutuel des aspirations des deux parties.