Dans une décision aux conséquences majeures, la France a annoncé la suspension temporaire de ses initiatives d’aide au développement et de soutien budgétaire envers le Burkina Faso. Cette décision, provenant du ministère français des Affaires étrangères, vient aggraver les relations déjà tendues entre les deux nations. Elle survient dans un contexte où le Burkina Faso et le Mali soutiennent ouvertement les forces militaires ayant renversé le gouvernement nigérien, tandis que la France soutient les efforts de la CEDEAO pour rétablir l’ancien président du Niger, Mohamed Bazoum.
Les pays membres de la CEDEAO ont déployé une menace d’intervention militaire et ont fixé un ultimatum aux militaires responsables du coup d’État au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel, ce qui crée une situation délicate dans la région. Alors que la France prend position aux côtés de la CEDEAO, le Burkina Faso et le Mali adoptent une approche différente en montrant leur solidarité envers les auteurs du coup d’État.
La décision de suspendre l’aide au développement ne doit pas être prise à la légère. Les projets de coopération en cours entre la France et le Burkina Faso, évalués à 482 millions d’euros, ainsi que l’aide budgétaire prévue pour 2022, chiffrée à 13 millions d’euros, sont désormais gelés. Cette mesure marque un revirement marquant dans les relations bilatérales et a des implications majeures pour les secteurs clés du développement burkinabè.
Les liens entre la France et le Burkina Faso se sont progressivement dégradés depuis l’ascension au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022. Les autorités de Ouagadougou avaient déjà demandé le retrait de la force française Sabre du territoire burkinabè en janvier de cette année, une requête qui avait été acceptée par la France. Cependant, contrairement à la situation au Mali, la France n’avait pas interrompu son soutien financier jusqu’à cette nouvelle décision.
Cette décision de la France intervient dans un contexte de turbulence politique et de rivalités d’alliances dans la région sahélienne. Les répercussions de cette suspension pourraient s’étendre bien au-delà des frontières du Burkina Faso, influençant le paysage politique et diplomatique de l’Afrique de l’Ouest. Alors que les défis régionaux persistent, l’avenir des relations entre la France et les pays de la CEDEAO demeure incertain et complexe.