En Tunisie, la répression contre les personnes LGBTQ+ et les associations qui les soutiennent s’intensifie, plongeant la communauté dans un climat de peur et d’exclusion. Selon un rapport de l’association tunisienne « Intersections », la violence à leur égard ne cesse de croître, et l’accès à la justice leur est quasiment impossible. Cette situation s’aggrave dans un contexte où l’homosexualité est toujours criminalisée par la loi tunisienne.
Le rapport s’appuie sur une série de témoignages recueillis en septembre 2024, qui exposent les conditions de vie extrêmement difficiles des personnes queers en Tunisie. Ces entretiens révèlent des récits poignants de violence, d’arrestations arbitraires et de discrimination systématique. Les auteurs de ces violences semblent bénéficier d’une impunité totale, tandis que la justice reste sourde aux appels à la protection de la communauté LGBTQ+. Hazem Chikhaoui, chercheur à l’origine du rapport, souligne que « la justice est complètement absente » pour cette population, rendant impossible toute garantie de sécurité ou d’accès aux soins pour ces personnes vulnérables.
Le contexte législatif et politique de la Tunisie exacerbe cette situation. L’homosexualité reste illégale dans le pays, et cette criminalisation est utilisée comme un outil pour justifier la répression des individus et des organisations qui se battent pour les droits des personnes LGBTQ+. Après la révolution de 2011, quelques associations ont émergé pour défendre les droits de cette communauté, mais elles sont désormais sous pression constante. Saïf Ayadi, membre de l’association Damj, explique que toutes les ONGs qui œuvrent pour la reconnaissance et la protection des droits LGBTQ+ sont aujourd’hui visées par des attaques répétées, tant de la part des autorités que des partisans du président Kaïs Saïed.
L’intensification de la répression et l’isolement croissant des associations sont des signes inquiétants pour l’avenir de la communauté LGBTQ+ en Tunisie. L’absence de protections légales et la stigmatisation croissante contribuent à renforcer les obstacles auxquels ces individus sont confrontés. De plus, les associations de défense des droits humains peinent à faire entendre leur voix face à un pouvoir qui semble décidé à maintenir cette situation de marginalisation.
Malgré la situation difficile, les personnes LGBTQ+ en Tunisie continuent de se battre pour leurs droits. Ces témoignages recueillis par l’association « Intersections » témoignent non seulement de la résilience de la communauté, mais aussi de son désir profond de voir un jour la législation changer. Ces voix, souvent étouffées par la répression, appellent à une solidarité internationale accrue et à une pression sur les autorités tunisiennes pour garantir la protection des droits fondamentaux de tous ses citoyens, sans distinction d’orientation sexuelle.
Le chemin vers une société plus inclusive semble semé d’embûches, mais certains espèrent encore une évolution des mentalités. Si les perspectives immédiates sont incertaines, la mobilisation croissante des activistes et le soutien international pourraient ouvrir la voie à des réformes législatives. Cependant, la route reste longue et semée d’obstacles pour les personnes LGBTQ+ en Tunisie.