Au moins 15 personnes, dont le ministre ukrainien des Affaires intérieures, plusieurs responsables du ministère et trois enfants, ont été tuées mercredi par la chute d’un hélicoptère à Brovary, à la périphérie de Kyiv, ont annoncé les autorités.
L’hélicoptère, qui appartenait au service d’urgence de l’Etat, s’est écrasé près d’un jardin d’enfants et d’un immeuble d’habitation.
Plusieurs corps étaient recouverts de couvertures sur le sol d’une cour d’un quartier résidentiel, près de l’entrée endommagée d’un immeuble d’appartements, après le crash de l’hélicoptère qui a mis le feu à au moins un bâtiment.
Le gouverneur de la région a indiqué que 18 personnes avaient été tuées dans l’accident mais les services d’urgence ont par la suite annoncé un bilan de 15 morts et de 25 blessés, dont 10 enfants.
Le chef de la police nationale Igor Klimenko a confirmé que le ministre des Affaires intérieures Denis Monastirsky, qui avait été nommé en 2021 par le président ukrainien Volodimir Zelensky, avait été tué.
Il serait le plus haut responsable ukrainien à mourir depuis le début de la guerre avec la Russie.
Son adjoint Yevheny Yenin et le secrétaire d’Etat du ministère ont également été tués, a indiqué le chef de la police nationale.
Neuf des personnes décédées dans l’accident se trouvaient à bord de l’hélicoptère, ont précisé les autorités.
CAUSE INCONNUE
“Il y avait des enfants et (…) du personnel dans la crèche au moment de cette tragédie. Tout le monde a maintenant été évacué. Il y a des victimes”, a écrit le gouverneur de la région de Kyiv, Oleksy Kouleba, sur l’application de messagerie Telegram.
Les causes du crash de l’hélicoptère n’étaient pas encore connues. Les autorités ukrainiennes n’ont fait aucune référence à une attaque de la Russie, qui mène une offensive en Ukraine depuis février dernier, dans les environs de l’accident.
Le bureau du procureur général a indiqué qu’une enquête était en cours et qu’il envisageait toutes les possibilités.
Le porte-parole des forces aériennes, Youry Ihnat, a indiqué que l’enquête sur le crash de l’hélicoptère – un Super Puma français utilisé par toutes les forces de l’ordre en Ukraine – pourrait prendre plusieurs semaines.
“Malheureusement, le ciel ne pardonne pas les erreurs, comme disent les pilotes, mais il est vraiment trop tôt pour parler des causes”, a-t-il déclaré à la télévision.
INTENSES COMBATS À L’EST
Par ailleurs, l’Ukraine a fait état d’intenses combats contre les forces russes dans la nuit de mardi à mercredi dans l’est du pays, où les deux parties ont subi de lourdes pertes.
Les forces ukrainiennes ont repoussé des attaques dans la ville orientale de Bakhmout et dans le village de Klichtchiivka, a déclaré l’armée ukrainienne. La Russie s’est concentrée sur Bakhmout ces dernières semaines, affirmant la semaine dernière avoir pris la ville minière voisine de Soledar.
Après d’importants gains par les forces ukrainiennes dans la seconde moitié de l’année dernière, les lignes de front se sont durcies au cours des deux derniers mois. Kyiv dit espérer que les livraisons d’armes, notamment des chars, de la part de ses alliés, lui permettront de relancer l’offensive pour reconquérir des territoires.
Les alliés occidentaux se réuniront vendredi sur une base aérienne américaine en Allemagne pour annoncer de nouvelles livraisons d’armes à l’Ukraine.
L’attention se porte en particulier sur l’Allemagne, qui dispose d’un droit de veto sur toute décision concernant l’envoi de ses chars Leopard, qui sont utilisés par les armées de toute l’Europe et largement considérés comme les plus adaptés à l’Ukraine.
La Grande-Bretagne a promis le week-end dernier d’envoyer un escadron de chars de combat Challengers et a appelé l’Allemagne à approuver l’envoi de chars Leopard. La Pologne et la Finlande ont déjà déclaré qu’elles seraient prêtes à en envoyer si Berlin l’autorisait.
“Nous, l’UE, continuerons à les soutenir (les Ukrainiens) aussi longtemps qu’il le faudra. Le moment est venu, ils ont besoin de toute urgence de plus d’équipements et je suis personnellement favorable à la fourniture de chars à l’Ukraine,” a déclaré mercredi le président du Conseil européen Charles Michel.
(Reportage Max Hunder, version française Jean-Stéphane Brosse et Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)