Les tensions ont atteint leur paroxysme mardi 27 juin à Khartoum, où des combats violents ont éclaté entre les paramilitaires menaçant de prendre la ville et l’armée, qui appelle désormais tous les jeunes du Soudan à rejoindre ses rangs. Ces affrontements surviennent à la veille de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha. Dans la capitale, les combats se concentrent désormais autour des bases militaires, opposant l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, également connu sous le nom de “Hemedti”. Alors que les FSR tentent de prendre le contrôle des dernières bases de l’armée dans la ville, les experts estiment que leur succès leur donnerait le contrôle total de Khartoum.
Les deux généraux s’adressent à la nation
À l’occasion de l’Aïd al-Adha, les deux généraux en conflit ont adressé des messages à la nation. Le général al-Burhan a appelé à la télévision d’État “tous les jeunes du pays et tous ceux capables de défendre leur patrie à ne pas hésiter à le faire (…), ou à rejoindre les unités militaires”. Le général Daglo, quant à lui, a répondu aux accusations de “crimes contre l’humanité” et de guerre “ethnique” au Darfour (ouest) formulées par l’ONU dans un enregistrement vocal diffusé en ligne. Les miliciens anciennement sous les ordres de Daglo sont accusés d’avoir perpétré des atrocités au cours de la sanglante guerre lancée en 2003.
Préoccupations internationales et avertissement contre l’utilisation des civils
Mardi, la Troïka pour le Soudan, composée de la Norvège, des États-Unis et de la Grande-Bretagne, a condamné les “violations des droits humains, les violences sexuelles et les violences à caractère ethnique, globalement imputables aux FSR et à leurs milices alliées”. Le chef des paramilitaires a promis de prendre “des mesures rapides et strictes” contre les membres de ses forces responsables de telles exactions, tandis que les FSR affirment avoir commencé à juger certains membres “indisciplinés”. Alors que des appels à manifester massivement contre les abus commis par les FSR à Khartoum le vendredi 30 juin se multiplient, Hemedti a mis en garde contre les tentatives de l’armée d’utiliser les civils dans la guerre.
L’appel à l’unité et à la solidarité face à la crise
Le général Daglo, originaire d’une tribu arabe du Darfour, a appelé à “éviter de sombrer dans une guerre civile” dans cette région riche en or où réside plus d’un quart de la population soudanaise. De son côté, le général al-Burhan, ainsi que de nombreux habitants des ethnies non-arabes, a dénoncé un “génocide” perpétré par les FSR. Alors que les tensions persistent et que la situation demeure préoccupante, il est essentiel de faire preuve d’unité et de solidarité pour éliminer ces éléments corrompus qui ont causé la destruction du Soudan et qui cherchent toujours à rétablir leur domination.