Le gouvernement zimbabwéen versera au cours de ce mois d’octobre 2024, une première tranche de 20 millions $ à des fermiers blancs étrangers et noirs locaux qui avaient été expropriés de leurs terres sous le régime de l’ex-président Robert Mugabe, a annoncé le ministre des Finances, Mthuli Ncube (photo), le vendredi 4 octobre.
« Parmi les victimes qui seront indemnisées figurent des agriculteurs étrangers originaires de Belgique, d’Allemagne et d’autres pays, ainsi que 400 Zimbabwéens noirs », a-t-il précisé.
Cette décision se situe dans le cadre d’une série de mesures visant à réanimer le secteur agricole du pays et à contribuer à la relance de l’économie. Elle ne concerne pas cependant plus de 4000 fermiers blancs zimbabwéens expropriés, qui devraient être dédommagés à hauteur d’environ 3,5 milliards de dollars, dans le cadre d’un processus d’indemnisation distinct.
Au début des années 2000, plusieurs milliers de grands propriétaires blancs et noirs locaux et étrangers avaient été expulsés de leurs terres, dans le cadre de la réforme agraire lancée par l’ex-président qui a été contraint à la démission en 2017.
La réforme avait pour objectif affiché de « corriger les inégalités héritées de la colonisation britannique ». Mais la redistribution des terres a surtout profité aux proches du régime et est allée à des fermiers sans équipement ni formation, provoquant un effondrement brutal de la production agricole et une grave crise économique qui a poussé Harare à interrompre le remboursement de sa dette aux bailleurs de fonds internationaux.
Le Zimbabwe traîne encore des dettes extérieures d’environ 12 milliards de dollars dues à la Banque mondiale, à la Banque africaine de développement (BAD), à des pays membres du Club de Paris et à d’autres créanciers privés.
Toujours privé du soutien des bailleurs de fonds internationaux, ce pays d’Afrique australe a eu beaucoup de mal à obtenir de nouvelles lignes de crédit et à attirer les investissements étrangers nécessaires à la relance de son économie.
L’indemnisation des fermiers expropriés est l’une des conditions posées par les principaux créanciers du pays pour accepter un programme d’apurement des arriérés de dettes.