Dans un acte audacieux, Nelson Chamisa, le leader de l’opposition au Zimbabwe, a officiellement revendiqué la victoire présidentielle. Alors que les résultats annonçaient la réélection du président sortant Emmerson Mnangagwa avec 52,6% des voix, Chamisa conteste ces chiffres, affirmant que l’élection a été entachée d’irrégularités. Cette déclaration survient alors que la Zanu-PF, le parti au pouvoir depuis l’indépendance, a consolidé sa position avec 136 sièges sur 210, créant un climat politique tendu.
Chamisa, le leader charismatique de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), dénonce fermement ce qu’il appelle un « coup par les urnes ». S’appuyant sur des preuves qu’il affirme posséder, il soutient que les résultats dans les bureaux de vote ne correspondent pas aux chiffres agrégés. Sa détermination à contester ces résultats est renforcée par la hâte avec laquelle ils ont été annoncés, laissant peu de place à une véritable vérification. Ces allégations de fraude flagrante et massive pourraient potentiellement conduire à des contestations légales prolongées et à une instabilité politique accrue.
L’élection présidentielle s’est déroulée dans un contexte tendu marqué par des pénuries de bulletins de vote dans certaines régions, ainsi que des agissements d’intimidation aux portes des bureaux de vote. Goodluck Jonathan, responsable de la mission d’observation de l’Union africaine, a qualifié ces agissements d’« infractions pénales ». Les canons à eau ont même été déployés pour contenir les tensions. Cette atmosphère rappelle le passé tumultueux du pays, avec des événements tragiques survenus lors de précédentes élections.
Malgré les problèmes évidents et les critiques des observateurs internationaux, Emmerson Mnangagwa, reconduit pour un second mandat présidentiel, insiste sur la maturité démocratique du Zimbabwe. Tout en appelant à l’unité et à la stabilité, il rejette les contestations en suggérant que les voies de recours légales sont disponibles pour ceux qui remettent en question l’élection. Cependant, le fossé de confiance entre les camps politique et judiciaire reste préoccupant, car les tensions pourraient potentiellement dégénérer en manifestations et en troubles civils.