Ce mercredi, 6,6 millions d’électeurs zimbabwéens s’apprêtent à exercer leur droit de vote pour élire leur président, leur Parlement et leurs conseillers locaux. Cependant, la question cruciale de la participation des médias étrangers dans la couverture de ce scrutin fait l’objet de vives controverses.
Au cœur de cette controverse, le bureau des affaires africaines du département d’État américain exprime son désappointement face au refus d’accréditation de plusieurs journalistes étrangers. Selon les États-Unis, des demandes d’accréditation soumises en temps opportun ont été rejetées, avec peu d’explications et des délais très courts. Cette mesure est perçue comme une tentative visant à restreindre la couverture médiatique indépendante du scrutin à venir.
Les autorités zimbabwéennes réfutent catégoriquement ces allégations. Dans un communiqué officiel, elles insistent sur leur engagement en faveur d’élections transparentes, équitables et crédibles. Le secrétaire permanent du ministère de l’Information, de la publicité et des médias, Nick Mangwana, met en avant la liste des médias déjà accrédités, comprenant des acteurs majeurs tels que le Financial Times, CNN et l’Agence France-Presse.
Nick Mangwana souligne également que les autorités continuent d’accréditer des journalistes étrangers pour autant qu’ils aient fait preuve de transparence et d’intégrité dans leur demande. Jusqu’à présent, 370 journalistes locaux ont été accrédités, tandis qu’un nombre limité, environ une quinzaine, de correspondants étrangers ont obtenu leur accréditation.
L’élection présidentielle se déroule sur fond de confrontation familière entre l’actuel président Emmerson Mnangagwa et l’opposant Nelson Chamisa, un affrontement déjà observé en 2018. Cependant, l’opposition affirme avoir été réprimée tout au long de la campagne et dénonce des irrégularités présumées. Les critiques se portent également sur les observateurs internationaux, remettant en question leur capacité à surveiller le processus électoral dans ces circonstances tendues.