Le Niger, actuellement sous le coup de sanctions régionales suite au coup d’État de juillet, a pris une mesure inédite en s’engageant à fournir du gasoil à plusieurs de ses pays voisins. Cette décision, annoncée à l’issue d’une réunion cruciale des ministres de l’Energie à Niamey, vise à répondre aux besoins énergétiques pressants de ces nations.
La rencontre entre les ministres a débouché sur l’adoption et la signature d’un protocole d’accord pour la fourniture de gasoil par le Niger au Tchad, au Burkina Faso, et au Mali, avec des discussions en cours pour inclure le Togo. Cet accord marque un tournant, illustrant la volonté des pays concernés de raffermir leur coopération, notamment dans le domaine crucial de l’énergie.
Les pays bénéficiaires de cet accord, à savoir le Mali, le Burkina Faso, le Niger, et le Tchad, sont tous dirigés par des régimes militaires et ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES) en vue d’une possible confédération. Cet accord intervient dans un contexte où le Niger, malgré les sanctions, a continué à développer son secteur énergétique, notamment avec la mise en service d’un oléoduc géant en novembre 2023.
Les implications de cet accord sont vastes, avec le Niger qui ambitionne de devenir un acteur majeur de l’énergie dans la région. En plus de la fourniture de gasoil, le pays prévoit d’augmenter sa production pétrolière grâce à des investissements conséquents dans ses infrastructures pétrolières. Par ailleurs, la feuille de route adoptée pour le projet “Desert to Power” de la BAD promet de transformer le Sahel en une puissance solaire mondiale.
Le Niger, avec des investissements de plus de 6 milliards de dollars dans le secteur pétrolier et le soutien à des projets énergétiques ambitieux comme “Desert to Power”, se positionne comme un leader dans la transition énergétique de la région. Ces démarches illustrent un engagement fort en faveur du développement durable et de l’intégration régionale.
L’accord signé entre le Niger et ses voisins, ainsi que les projets en cours, reflètent une prise de conscience collective de l’importance de la coopération régionale pour sécuriser l’accès à l’énergie. En dépit des défis politiques et des sanctions, cette initiative pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère de solidarité énergétique en Afrique de l’Ouest et au Sahel.