La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), concessionnaire du secteur de l’eau et de l’électricité au Gabon, a été placée sous administration provisoire ce 27 août 2024, selon une décision de la présidence de la République gabonaise. Pour l’instant, l’administrateur provisoire n’a pas encore été désigné. Il le sera lors du prochain conseil des ministres, apprend-on.
Cette mesure a été prise, selon le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), dans le but de redresser la SEEG, actuellement en crise en raison de dysfonctionnements affectant l’entreprise, y compris des violations de sécurité informatique, des soupçons de fraudes, ainsi que des décisions controversées prises par la direction actuelle. « La SEEG s’enfonçait dans une crise multiforme entraînant des coupures d’approvisionnement et des délestages, au mépris des usagers dont la patience a atteint ses limites. Au-delà du retard pris sur le plan des infrastructures, il apparaît clairement que la situation de la SEEG est d’abord le résultat des faiblesses et des fautes de gestion », justifie la présidence de la République.
Cette mesure s’accompagne d’une refonte de l’organigramme de la SEEG ainsi que d’une réduction du nombre de directeurs, qui passera de 51 à 14, avec 21 divisionnaires. Cependant, les effectifs ne seront pas affectés, selon la présidence de la République. « Aucune réduction d’effectif n’est prévue et les salaires des agents ne seront pas impactés », précise un communiqué du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Par ailleurs, les audits et enquêtes en cours au sein de la société se poursuivront et une direction de la sécurité et de la lutte contre la fraude, dirigée par un membre du CTRI, sera créée. Le CTRI prévoit également de renégocier la dette de la société avec un plan d’apurement, ainsi que de réduire les prix des compteurs. Désormais, les compteurs monophasés seront installés au coût de 70 000 FCFA au lieu de 140 000 FCFA. Quant aux compteurs triphasés, ils seront installés au coût unitaire de 120 000 FCFA au lieu de 280 000 FCFA. L’installation de compteurs à un tarif supérieur à ces montants exposera les auteurs aux rigueurs de la loi, prévient le CTRI.
Les Gabonais espèrent qu’au terme de l’administration provisoire, la SEEG se redressera et que les populations ne seront plus privées d’eau et d’électricité.