Les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la ville de Kalembe, dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, après de violents combats avec les groupes armés progouvernementaux « Wazalendo ». Cette offensive, menée le dimanche 20 octobre, intervient après plusieurs semaines de calme relatif et malgré la mise en place d’un cessez-le-feu depuis le 4 août dernier.
Selon des témoignages concordants, les affrontements ont débuté tôt le matin du 20 octobre, lorsque les rebelles du M23 ont lancé une attaque surprise contre les positions des « Wazalendo », milices progouvernementales locales, situées autour de Kalembe. Après une matinée marquée par des détonations d’armes lourdes, les combattants du M23 ont finalement pris le contrôle de cette ville stratégique, provoquant une vive tension et le déplacement de plusieurs civils. Une contre-attaque des milices « Wazalendo » en début d’après-midi a échoué à reconquérir la ville.
Kalembe est une agglomération d’environ 40 000 habitants située dans le territoire de Walikale, une région convoitée pour ses ressources minières riches, notamment en or et cassitérites. Le territoire est souvent le théâtre de combats entre différentes factions armées cherchant à contrôler ces précieuses ressources. Les rebelles du M23, qui n’étaient jusqu’alors pas présents à Kalembe, ont désormais un accès direct aux mines de la région. Cette prise de contrôle survient malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu au début du mois d’août, destiné à apaiser les tensions dans la région.
Ces nouveaux affrontements remettent en question la viabilité du cessez-le-feu en cours, d’autant plus que les négociations entre Kinshasa et Kigali peinent à progresser. Les prochains pourparlers, prévus le week-end du 26 octobre à Luanda, sous médiation angolaise, sont désormais au centre de toutes les attentes. Une résolution pacifique du conflit paraît toutefois de plus en plus incertaine, alors que les groupes armés continuent de rivaliser pour le contrôle des zones stratégiques du Nord-Kivu.
Selon Marcellin Shenkuku, porte-parole du Nduma Defense Of Congo-Rénové (NDC-R), allié à l’armée congolaise, les rebelles auraient été délogés de Kalembe lors d’une contre-offensive. Cette version reste cependant contestée par des sources locales, qui rapportent que la ville est toujours sous le contrôle du M23. L’administrateur du territoire de Walikale n’a pour l’instant émis aucun commentaire sur cette situation, laissant planer un flou sur l’évolution réelle des combats.
Alors que la communauté civile continue de subir le poids du conflit, les espoirs se tournent vers les négociations à venir à Luanda. La médiation angolaise représente peut-être la dernière chance de stopper l’escalade de la violence dans cette région minée par l’instabilité depuis des années. Toutefois, le contrôle récent de Kalembe par le M23 pourrait compliquer davantage les discussions déjà fragiles entre le Rwanda et la RDC.