Le Premier ministre cubain, Manuel Marrero Cruz, a entamé une visite officielle de 72 heures à Brazzaville le 17 mars 2025. Cette visite, la première d’un responsable cubain en plusieurs décennies, marque une étape importante dans la volonté des deux nations de raviver leurs relations bilatérales, qui étaient florissantes durant l’ère du marxisme-léninisme dans les années 1960 et 1970.
Le Premier ministre cubain est accompagné de son épouse et a entamé son programme par une rencontre avec son homologue congolais, Anatole Collinet Makosso. Durant sa visite, il doit également s’entretenir avec les responsables des deux chambres du Parlement avant de conclure sa tournée par un entretien avec le président congolais Denis Sassou-Nguesso. Cette série de discussions vise à redynamiser une coopération qui, bien qu’intense par le passé, s’est progressivement essoufflée au fil des années.
Les relations entre le Congo-Brazzaville et Cuba remontent à l’époque où les deux pays étaient membres du bloc socialiste, proches de l’Union Soviétique. Dans les années 1970, le Congo a même servi de base arrière pour l’intervention militaire cubaine en Angola, marquant ainsi un pic de solidarité révolutionnaire. Par ailleurs, les deux nations avaient développé des partenariats dans divers domaines, notamment la santé et l’éducation. Cependant, à la fin de la Guerre froide et avec l’évolution de la situation politique mondiale, ces liens ont considérablement diminué.
L’objectif de cette visite est clairement de raviver la coopération, sans toutefois envisager de nouveaux accords ou signatures formelles pour l’instant. Selon les responsables cubains, le but est surtout de poser les bases d’une collaboration renforcée, axée sur les priorités actuelles des deux nations. Une coopération réactivée pourrait notamment se traduire par de nouveaux projets dans les secteurs de la santé, de l’éducation, et même dans des domaines économiques où Cuba pourrait apporter son expertise.
Ce rapprochement entre Brazzaville et La Havane ne doit pas être perçu uniquement à travers le prisme de l’histoire révolutionnaire. La visite de Manuel Marrero Cruz s’inscrit également dans un contexte international plus large, où Cuba cherche à diversifier ses partenariats, notamment en Afrique. Pour le Congo-Brazzaville, l’enjeu est de renforcer ses relations avec des pays ayant une expérience en matière de coopération internationale et de développement humain, à un moment où le pays cherche à dynamiser son secteur économique après des années de difficultés internes.
Les observateurs notent que cette relance de la coopération pourrait permettre aux deux pays de s’appuyer sur une coopération gagnant-gagnant. Pour les autorités congolaises, la possibilité de bénéficier de l’expertise cubaine dans les domaines sociaux et de la santé représente une opportunité de développement, notamment dans un pays confronté à de nombreux défis en matière d’infrastructures et de services publics. À Cuba, cette visite pourrait également être perçue comme un moyen de renforcer sa présence sur le continent africain, une zone stratégique pour ses ambitions diplomatiques.