Le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a lancé un appel fort lors du forum Raisina Dialogue à New Delhi, en Inde. Il a exprimé son inquiétude face aux dépenses colossales consacrées à la guerre en Ukraine, affirmant que les plus de 380 milliards de dollars engagés dans ce conflit pourraient être mieux utilisés pour résoudre la crise des infrastructures en Afrique. Selon lui, ces fonds auraient un impact direct sur des domaines vitaux comme l’éducation, la santé, et l’accès à l’électricité pour des millions d’Africains.
Okudzeto Ablakwa a souligné qu’une grande partie des fonds alloués au développement international est détournée vers des conflits comme celui en Ukraine. Pour lui, cet argent, qui pourrait servir à améliorer les conditions de vie de millions de personnes dans des régions en développement, est au contraire investi dans une guerre qu’il considère comme inutile et évitable. Il a critiqué une gestion mondiale des priorités qui, selon lui, fait passer des intérêts militaires avant des besoins essentiels de développement, notamment en Afrique.
La déclaration du ministre ghanéen intervient dans un contexte de tensions internationales croissantes, alimentées par des conflits géopolitiques, dont la guerre en Ukraine, qui dure depuis plus d’un an. En parallèle, l’Afrique, déjà confrontée à de multiples défis de développement – notamment en matière d’infrastructures, d’accès à l’énergie et à l’éducation – continue de recevoir une aide extérieure insuffisante. Cette aide est souvent insuffisante pour répondre à la demande croissante des populations africaines en matière de services de base.
Les perspectives pour l’Afrique sont incertaines, car la guerre en Ukraine continue d’absorber une part importante des ressources mondiales. Cependant, le ministre ghanéen espère que cette crise servira de levier pour sensibiliser les dirigeants mondiaux aux priorités de développement en Afrique. En particulier, il a appelé Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud et actuel président du G20, à prendre des mesures pour orienter l’attention du monde vers les besoins urgents du continent.
D’autres experts de la scène internationale partagent l’analyse d’Ablakwa, soulignant que l’Afrique souffre d’un manque chronique d’investissements dans les secteurs sociaux et économiques, en dépit de ses richesses naturelles. Selon des analyses économiques, le continent pourrait bénéficier d’une partie de ces fonds détournés pour construire des infrastructures, développer des systèmes de santé et offrir une éducation de qualité à ses jeunes générations. En effet, chaque dollar investi dans des projets de développement africains aurait un retour bien plus significatif pour la stabilité mondiale à long terme.
La critique du ministre ghanéen soulève une question cruciale : jusqu’à quand les priorités mondiales continueront-elles de se détourner des besoins fondamentaux des populations africaines ? L’alignement des ressources mondiales sur des intérêts militaires, au détriment de la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des infrastructures en Afrique, pourrait, selon certains analystes, aggraver les défis socio-économiques du continent à long terme.
#RaisinaDialogue2025: In conversation with Sarah Mosoetsa (@mosoetsa), CEO of HSRC, South Africa, at the Firstpost Ideas Pod during the Raisina Dialogue 2025, Ghana’s Minister of Foreign Affairs, Samuel Okudzeto Ablakwa, discussed the impact of the Russia-Ukraine war on the… pic.twitter.com/bj9EOc1XOK
— Firstpost (@firstpost) March 18, 2025