Catherine Russel, Directrice exécutive de l’Unicef, a entamé une visite officielle au Burkina Faso le 18 juin. L’objectif de sa mission est clair : évaluer la situation des enfants dans un pays fragilisé par une crise sécuritaire persistante, marquée notamment par le déplacement massif de populations. Reçue par le Premier ministre, elle a souligné les efforts du gouvernement en matière de protection de l’enfance, de lutte contre la malnutrition et de relance de l’éducation en urgence.
Lors de son entretien avec les autorités burkinabè, la cheffe de l’Unicef a salué les politiques publiques en faveur des enfants. Elle a particulièrement insisté sur les progrès réalisés malgré les conditions difficiles : réouverture progressive des écoles, mobilisation contre la malnutrition infantile, et appui aux enfants déplacés. Sa présence sur le terrain vise à aller au-delà des rapports techniques pour constater la réalité vécue par les enfants et les communautés affectées.
Le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire grave qui a provoqué le déplacement de millions de personnes, dont une majorité d’enfants. Le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, a rappelé que les violences ont détruit les infrastructures éducatives et sanitaires bâties avec le soutien des partenaires internationaux. Il a aussi mis en lumière le travail de sécurisation en cours, permettant une certaine reprise des services sociaux de base dans certaines zones.
Si l’Unicef est salué comme un partenaire fidèle, d’autres acteurs ont déserté le terrain. Un retrait que le gouvernement burkinabè déplore, d’autant plus qu’il s’efforce de reconstruire sur des bases plus solides ce qui a été détruit par les groupes armés. Le ministre Traoré a insisté sur l’importance d’une réponse éducative adaptée pour contrer les logiques d’endoctrinement : « les terroristes recrutent dans le milieu de l’obscurantisme », a-t-il averti.
Au-delà de la collaboration avec l’Unicef, le ministre a appelé à un engagement plus franc de la communauté internationale. Selon lui, il est crucial que les forums mondiaux disposent d’une information juste sur la réalité burkinabè, afin de maintenir les engagements financiers et politiques en faveur des enfants et des populations déplacées. Il a souligné l’importance de ne pas laisser seuls les pays confrontés au double défi sécuritaire et humanitaire.