La 13ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des nations féminine s’est clôturée le 26 juillet à Rabat sur une finale Nigeria-Maroc qui a sacré les Super Falcons. Mais au-delà du titre, cette édition 2025 a surtout été marquée par l’émergence de figures fortes du football africain, telles que la Marocaine Ghizlane Chebbak, la Nigériane Chiamaka Nnadozie et la Ghanéenne Alice Kusi. Entre performances individuelles remarquées et esprit sportif collectif, cette CAN confirme la progression du football féminin sur le continent.
Capitaine emblématique du Maroc, Ghizlane Chebbak a raflé le Soulier d’or avec cinq réalisations, dont un triplé contre la RD Congo et un but en finale. À 34 ans, elle continue de porter à bout de bras le renouveau du football féminin marocain. La gardienne nigériane Chiamaka Nnadozie, 23 ans, a quant à elle brillé par son autorité dans les cages, recevant le prix de Meilleure gardienne du tournoi. Côté ghanéen, c’est la milieu Alice Kusi, élue Meilleure joueuse de la compétition, qui a guidé les Black Queens vers une troisième place historique, grâce à un sang-froid exemplaire lors de la séance de tirs au but face à l’Afrique du Sud.
Organisée pour la deuxième fois au Maroc, cette CAN féminine s’est tenue dans un contexte de montée en puissance des sélections africaines sur la scène mondiale. L’intérêt croissant des fédérations nationales, les investissements dans les infrastructures et le développement des championnats locaux contribuent à structurer une discipline longtemps négligée. La régularité du Nigeria, la résilience du Ghana et l’ambition du Maroc illustrent ce basculement vers une compétition plus compétitive et médiatisée.
La phase de groupes, disputée du 5 au 12 juillet, a été marquée par un niveau de jeu élevé et une intensité constante jusqu’en finale. Le Nigeria, solide et expérimenté, a dominé le Maroc dans un match tendu. Le Ghana, de son côté, a arraché la médaille de bronze contre l’Afrique du Sud, au terme d’une rencontre indécise. Cette édition 2025 augure d’une plus grande professionnalisation du football féminin africain, avec en toile de fond les qualifications pour la Coupe du monde 2027, qui seront fortement influencées par les dynamiques observées au Maroc.
Malgré leur échec en demi-finale puis en match pour la troisième place, les Sud-Africaines des Banyana Banyana ont reçu le Prix du fair-play. Une reconnaissance qui souligne leur engagement, leur discipline et leur comportement exemplaire, même dans les moments les plus disputés. Ce prix symbolise l’évolution des mentalités autour du football féminin africain, où le respect de l’adversaire devient un marqueur de crédibilité autant que la performance technique.
Au-delà des récompenses individuelles, cette CAN féminine 2025 a agi comme un révélateur. Les talents sont là, les publics répondent présents, les nations investissent. Reste désormais à traduire cette dynamique en politiques sportives durables, en soutenant les joueuses localement, en développant des ligues nationales solides, et en garantissant un encadrement professionnel dès la formation. Si la Confédération africaine de football s’engage dans cette voie, la prochaine décennie pourrait marquer l’entrée du football féminin africain dans une ère nouvelle.