Les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa et rwandais Paul Kagame se sont entretenus par téléphone pour discuter de l’escalade des violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). À l’issue de leur échange, ils ont insisté sur la “nécessité urgente” d’instaurer un cessez-le-feu et de relancer les pourparlers de paix entre les parties impliquées dans le conflit, selon un communiqué de la présidence sud-africaine publié le 28 janvier.
Le conflit, exacerbé par les actions militaires du groupe armé M23, atteint un niveau alarmant. Après quatre jours d’offensive, le M23 a annoncé, le 27 janvier, son entrée dans la ville stratégique de Goma, située à la frontière avec le Rwanda. Cette avancée a non seulement provoqué un déplacement massif de populations civiles, mais a également entraîné la mort de soldats de la paix de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), selon le communiqué.
Depuis plusieurs années, l’est de la RDC est en proie à des conflits alimentés par des rivalités ethniques, des luttes pour les ressources naturelles et l’implication de puissances étrangères. Kinshasa accuse régulièrement Kigali de soutenir le M23, une allégation fermement démentie par le gouvernement rwandais. Cette situation tendue complique les efforts régionaux pour instaurer la paix, malgré les interventions de la SADC et d’autres organisations internationales.
L’appel conjoint de Pretoria et Kigali pour un cessez-le-feu reflète une prise de conscience des risques d’escalade régionale. Les deux chefs d’État ont souligné l’importance de relancer un processus de paix inclusif, impliquant toutes les parties prenantes. Toutefois, la méfiance entre Kinshasa et Kigali risque de freiner ces efforts, alors que les combats continuent d’opposer l’armée congolaise au M23.
Face à cette crise, des initiatives diplomatiques régionales pourraient se multiplier dans les jours à venir. L’Union africaine, qui a déjà appelé à une désescalade, pourrait intensifier ses efforts de médiation. Par ailleurs, la communauté internationale est appelée à soutenir ces démarches, notamment en renforçant les capacités des missions de maintien de la paix.
Le conflit dans l’est de la RDC a des conséquences dévastatrices pour les populations locales. Déplacements massifs, violations des droits humains et accès limité à l’aide humanitaire aggravent la situation. La résolution de ce conflit reste essentielle non seulement pour la stabilité de la RDC, mais également pour celle de la région des Grands Lacs.