Lors de son discours annuel sur l’état de la nation, prononcé le 11 décembre 2024, Félix Tshisekedi a présenté un bilan ambitieux de son gouvernement, soulignant une croissance économique de 6% et une inflation maîtrisée à 11%. Le président a insisté sur l’importance de poursuivre la diversification des ressources naturelles du pays, tout en vantant les projets d’infrastructures en cours, notamment dans les secteurs des transports, de l’éducation et de l’aviation. Ces réalisations, selon lui, marquent le début d’un avenir prometteur pour la République Démocratique du Congo (RDC).
Félix Tshisekedi a détaillé les principaux projets infrastructurels qui jalonnent son mandat, citant la construction de routes, de ponts, d’écoles et la réhabilitation des aéroports. Il a évoqué la RDC comme un “immense chantier” en plein développement, mettant en lumière les efforts visant à améliorer les conditions de vie des Congolais à travers ces initiatives. Ces projets s’inscrivent dans la volonté du président de rendre le pays plus compétitif sur la scène mondiale et de renforcer son indépendance économique.
Le discours du président n’a pas uniquement été tourné vers les questions économiques. Félix Tshisekedi a abordé la situation sécuritaire, particulièrement dans l’est du pays, en saluant le courage des forces armées congolaises et de leurs alliés, les milices Wazalendos, qui combattent les groupes armés, notamment le M23 soutenu par le Rwanda. Le président a renouvelé ses accusations envers le Rwanda, qu’il accuse de mener une politique de “repeuplement” de certaines régions de l’est de la RDC, une situation qui exacerbe encore les tensions entre les deux pays voisins.
L’un des points saillants de son discours a été l’appel à une réforme constitutionnelle. Félix Tshisekedi a suggéré qu’il était temps de réfléchir à une révision de la Constitution afin d’éliminer les obstacles entravant le bon fonctionnement des institutions congolaises. Il a souligné que cette initiative visait à instaurer un cadre institutionnel mieux adapté aux besoins et aspirations du peuple congolais. Bien que cette proposition ne soit pas encore formelle, elle a relancé le débat politique sur la nécessité de réajuster certaines institutions du pays.
Les réactions à ce discours ont été partagées. Les membres de la majorité présidentielle ont exprimé leur soutien, notamment Adèle Bazizané, élue UDPS du Nord-Kivu, qui a salué l’engagement du président à résoudre les problèmes sécuritaires de l’est du pays. Cependant, certains membres de la coalition présidentielle, comme Mudékéré Zanamangabo du Sud-Kivu, ont insisté sur la nécessité de privilégier les projets de développement plutôt que de se concentrer sur des réformes constitutionnelles qui pourraient, selon eux, ralentir le processus de modernisation du pays.
Du côté de l’opposition, le discours n’a pas convaincu. Hervé Diakesse, porte-parole du parti de Moïse Katumbi, a critiqué l’irréalité du bilan économique présenté, soulignant que la situation des infrastructures, en particulier à Kinshasa, reste dégradée. Pour l’opposition, il est difficile de parler de progrès alors que les Congolais continuent de souffrir des déficiences infrastructurelles quotidiennes. Ces divergences d’opinion témoignent des tensions politiques internes qui continueront probablement à nourrir le débat public en RDC.