La chanteuse américaine Ciara a obtenu la nationalité béninoise lors d’une cérémonie officielle organisée à Cotonou, le 26 juillet. Elle rejoint ainsi deux autres Afro-descendants dans le cadre d’un nouveau programme lancé par les autorités béninoises pour renouer avec la diaspora africaine. L’initiative vise à offrir une citoyenneté symbolique à celles et ceux dont les origines familiales remontent à l’Afrique de l’Ouest.
Ciara a reçu son certificat de naturalisation en présence du président Patrice Talon, lors de la Journée internationale des femmes et des filles d’ascendance africaine. Elle a salué sur ses réseaux sociaux l’accueil « chaleureux » du peuple béninois et exprimé sa reconnaissance envers les autorités locales. Au cours de sa visite, elle a également emprunté la Route de l’esclave jusqu’à la Porte du non-retour à Ouidah, un lieu emblématique de l’histoire de la traite négrière transatlantique.
Ce programme d’attribution de citoyenneté s’inscrit dans un effort plus large du gouvernement béninois pour renforcer les liens avec la diaspora noire, souvent à la recherche de ses racines. Le choix du site de Ouidah, point de départ de milliers d’Africains réduits en esclavage, n’est pas anodin. Il cristallise le besoin de reconnaissance et de réappropriation identitaire que de nombreux Afro-descendants expriment depuis des années.
Au-delà du geste symbolique, cette initiative pourrait servir les ambitions régionales du Bénin en matière d’influence culturelle et de diplomatie diasporique. Elle s’inscrit dans une tendance plus large observée en Afrique de l’Ouest, où plusieurs États multiplient les démarches pour attirer les descendants d’Africains déportés : investissement, tourisme mémoriel, partenariats culturels. Le Bénin, en prenant les devants, pourrait ainsi se positionner comme un point de convergence identitaire.

Pour Ciara, ce retour aux sources a pris une dimension personnelle. « Entre émotion, recueillement et héritage, j’ai vécu une expérience profonde de retour à l’essentiel », a-t-elle confié. Elle n’a pas précisé si elle conservera sa nationalité américaine, mais a affirmé désormais se sentir pleinement béninoise. Son message résonne auprès d’un public afro-américain souvent en quête d’un ancrage culturel tangible sur le continent.
Le gouvernement béninois parie sur le rayonnement international de figures telles que Ciara pour promouvoir une nouvelle image du pays : moderne, ouverte, connectée à sa diaspora. En accueillant des personnalités engagées dans un processus de reconnexion identitaire, il mise sur la force du symbole autant que sur l’impact diplomatique. Une stratégie qui allie mémoire, fierté et soft power.