Le taux de spermatozoïdes produits par les hommes a fortement baissé entre 1973 et 2018, selon une récente étude israélienne publiée dans la revue scientifique Human Reproduction Update. Il est primordial de mener des recherches sur les causes de ce déclin, assure l’épidémiologiste Hagai Levine.
Ce n’est pas la première fois que la fertilité masculine fait l’objet d’une telle étude. En 2017, l’épidémiologiste Hagai Levine avait déjà démontré un déclin des spermatozoïdes. Des scientifiques avaient mis en doute l’exactitude de l’étude, car elle se basait sur les données de pays exclusivement occidentaux.
Cette fois-ci, les scientifiques israéliens ont élargi leurs recherches en se basant sur 2.936 résumés et 868 articles complets, mais aussi sur 38 études différentes à ce sujet. Plusieurs pays d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Afrique ont été intégrés. Selon les scientifiques, les résultats sont sans appel.“Nos nouvelles analyses confirment nos conclusions antérieures d’un déclin appréciable du nombre de spermatozoïdes entre 1973 et 2018 chez les hommes d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Australie, et soutiennent un déclin chez les hommes non sélectionnés d’Amérique du Sud/Centrale, d’Afrique et d’Asie.”
Réponse ciblée
Les cellules reproductrices (gamètes) présentes dans le sperme sont passées de 104 millions à 49 millions par millilitre. “Ce déclin s’est poursuivi, comme le prévoyait notre analyse antérieure, et s’est accentué depuis l’an 2000. Substantiel et persistant, il est désormais reconnu comme un problème de santé publique important, notamment pour la survie de l’espèce humaine”, indique Hagai Levine. “Il est nécessaire de mener des recherches sur les causes de ce déclin continu et de mettre en place une réponse ciblée immédiate pour éviter de perturber davantage la santé reproductive masculine.”
Comme en 2017, certains scientifiques sceptiques estiment que cette nouvelle étude ne résout pas toutes les insuffisances reprochées à la précédente. “Je continue à douter de la qualité des études, en particulier les plus anciennes, (…) sur lesquelles se base cette nouvelle analyse”, a déclaré à l’AFP l’andrologue (médecin spécialiste de l’appareil génital de l’homme, NDLR) Allan Pacey, sans remettre en cause la manière dont les auteurs ont mené leur compilation. Selon lui, l’évolution du taux de spermatozoïdes pourrait en réalité refléter des techniques de plus en plus fiables de mesure, et non la réalité elle-même.
Source: 7sur7