La Fifa a officiellement annoncé, mercredi 11 décembre, que le Mondial 2030 se tiendra sur trois continents, une première historique. L’organisation a confié l’accueil du tournoi à l’Espagne, au Portugal et au Maroc, tout en prévoyant trois matchs inauguraux en Amérique du Sud. Par ailleurs, l’édition 2034 a été attribuée à l’Arabie saoudite, confirmant l’influence croissante du royaume dans le domaine sportif.
Le “Mondial du centenaire”, célébrant les 100 ans du premier tournoi organisé en 1930, s’annonce singulier. Six pays seront impliqués, avec des matchs initiaux en Uruguay, Argentine et Paraguay, avant de basculer sur le continent euro-africain. Les 101 rencontres restantes se dérouleront principalement en Espagne, qui proposera 11 des 20 stades, ainsi qu’au Maroc et au Portugal. Le Maroc, après cinq échecs dans ses candidatures, deviendra le deuxième pays africain à accueillir la compétition après l’Afrique du Sud en 2010.
Cette double attribution illustre la stratégie de la Fifa, qui mise sur des montages multi-pays et une rotation continentale pour ses événements majeurs. L’Arabie saoudite, unique candidate pour 2034 après le retrait de l’Australie et de l’Indonésie, a consolidé son ambition sportive internationale. Pourtant, le royaume doit relever des défis logistiques, comme la construction des infrastructures nécessaires, tout en envisageant un déplacement des dates pour éviter les chaleurs estivales et le ramadan.
Si la Fifa promet un impact limité pour 2030 avec des matchs concentrés dans des pays voisins, la formule tricontinentale suscite des critiques. Les déplacements massifs des équipes et des supporters vont à l’encontre des engagements environnementaux de l’organisation. Par ailleurs, Amnesty International et d’autres ONG ont dénoncé l’attribution de 2034 à l’Arabie saoudite, pointant des violations des droits humains et des risques liés à l’exploitation des travailleurs migrants.
Pour le Maroc, cette opportunité marque un tournant dans son rôle sur la scène sportive internationale, avec la construction d’infrastructures emblématiques comme le futur stade Hassan-II. L’Arabie saoudite, de son côté, poursuit sa stratégie de diversification économique en utilisant le sport comme levier de soft power, malgré les controverses sur son bilan social et les discriminations potentielles à l’encontre des visiteurs LGBT ou des femmes supportrices.
Face aux critiques, la Fifa souligne que ces événements pourraient catalyser des réformes sociales et économiques dans les pays hôtes, notamment en Arabie saoudite. Cependant, la lourdeur des modèles organisationnels et les impacts environnementaux suscitent des interrogations croissantes, posant la question d’un nécessaire renouvellement des formats pour préserver l’essence et l’accessibilité du football mondial.