Le verdict est tombé ce lundi 15 mai, le chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, a été condamné à un an de prison et à une amende de 1000 dinars par la Chambre correctionnelle spécialisée dans les affaires de terrorisme de Tunis. Cette condamnation par contumace fait suite à une affaire remontant à 2022, dans laquelle le leader de l’opposition avait tenu des propos jugés extrémistes et dégradants envers la police. Les syndicats sécuritaires avaient porté plainte contre lui.
Un procès politique ?
Depuis le coup d’État du président Kaïs Saïed en juillet 2021, Rached Ghannouchi fait l’objet d’une dizaine d’affaires, allant de la tenue de propos extrémistes au blanchiment d’argent. Pour ses partisans, ces poursuites relèvent d’un acharnement politique, qui vise également une dizaine d’autres opposants. Mais pour une partie de l’opinion publique, Rached Ghannouchi reste un personnage controversé et clivant, depuis la révolution tunisienne de 2011.
Un emprisonnement contesté
Depuis le 17 avril, Rached Ghannouchi est emprisonné. Depuis le 24 avril, il refuse d’assister à de nouvelles audiences, affirmant ne pas avoir droit à un procès équitable et que les poursuites à son encontre sont motivées par des raisons politiques. Ses avocats dénoncent des dossiers vides et un acharnement politique, qui selon eux, illustre la dérive autoritaire du président Kaïs Saïed. Cette condamnation ne fera qu’accentuer les tensions politiques en Tunisie, dans un contexte de crise économique et sociale aiguë.