L’ancien président taïwanais Ma Ying-jeou entame une visite personnelle de douze jours en Chine, marquant ainsi une première depuis 1949. Cette visite survient dans un contexte tendu, dominé par les questions sécuritaires et l’hypothèse d’une possible invasion de Taïwan par la Chine.
Bien que cette visite soit officiellement présentée comme privée, Ma Ying-jeou, qui a présidé Taïwan entre 2008 et 2016, est conscient que chacun de ses mots et de ses mouvements sera scruté de très près. Il se rendra en Chine pour honorer la tombe de ses ancêtres dans la province du Hunan, mais également pour favoriser les échanges entre les deux territoires.
En réalité, cette visite est stratégique et vise à peser sur l’élection présidentielle prévue à Taïwan en janvier 2024. Ma Ying-jeou souhaite ainsi montrer que l’apaisement avec la Chine est possible et briser le tabou qui entoure les relations entre les deux territoires. Il choisit également son moment, car cette visite se télescope avec la visite de Tsai Ing-wen aux États-Unis. L’actuelle présidente taïwanaise est très hostile au rapprochement avec Pékin et cultive depuis des années ses liens avec Washington.
Carine Maguia