Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a pris la parole, pour la deuxième fois depuis les législatives de novembre dernier, devant les députés de l’Assemblée nationale. Lors d’une séance de 2h30, il a défendu l’action de son gouvernement, répondant aux questions des parlementaires, dont une large partie de l’opposition a boycotté l’événement. Bien qu’aucune grande annonce n’ait été faite, Sonko et certains ministres ont mis en avant leurs réalisations, alternant fermeté et assurances quant à la direction prise par l’exécutif.
L’une des interventions marquantes fut celle où Ousmane Sonko a réagi à une question sur le respect de la liberté d’expression. Il a exprimé une position sans ambiguïté : oui à la liberté d’expression, mais tolérance zéro pour la diffusion de fausses informations. Le Premier ministre a mis en garde contre toute tentative de déstabilisation du pays, précisant que la politique pénale serait désormais stricte sur ces questions. Sonko a également lancé une mise en garde contre les attaques personnelles, appelant l’opposition à adopter une attitude plus républicaine.
Cette déclaration survient dans un contexte politique tendu, marqué par des accusations réciproques entre l’opposition et le gouvernement. Les tensions sont exacerbées par des revendications concernant la gestion des libertés publiques et des droits de l’opposition. En parallèle, des manifestations contre des licenciements jugés abusifs dans la fonction publique ont alimenté les débats. Face à ces accusations, Ousmane Sonko a fermement rejeté les allégations de licenciements injustifiés et a invité les personnes concernées à saisir la justice.
Sur le plan économique, Ousmane Sonko a tenu à rassurer la population sur la capacité de l’État à faire face aux défis financiers. Il a mis l’accent sur l’importance de réformer le système fiscal, en particulier en ce qui concerne les exonérations fiscales accordées aux entreprises étrangères. Selon le Premier ministre, ces réformes sont essentielles pour restaurer la souveraineté économique du pays. La lutte contre les niches fiscales et les pratiques fiscales abusives fait partie intégrante de la stratégie gouvernementale visant à renforcer les finances publiques.
En réponse à la crise du coût de la vie, Sonko a annoncé des mesures pratiques, telles que la création d’un numéro vert pour permettre aux citoyens de signaler les commerçants ne respectant pas la baisse des prix des denrées de première nécessité. Il a également évoqué le recrutement de 1 000 volontaires chargés de surveiller les prix, notamment ceux du riz, dans le cadre des efforts pour lutter contre l’inflation et protéger le pouvoir d’achat des Sénégalais.
Ces déclarations s’inscrivent dans une volonté manifeste du gouvernement d’apaiser les inquiétudes des Sénégalais tout en renforçant sa politique de fermeté face aux opposants. Cependant, ces promesses doivent maintenant se traduire par des actions concrètes pour répondre aux préoccupations sociales et économiques croissantes. Reste à savoir si ces mesures auront un impact réel sur la gestion de la crise économique et la réconciliation avec une opposition de plus en plus remontée contre les pratiques gouvernementales.