Le processus de retrait des forces françaises du Tchad a franchi une étape clé le 26 décembre avec la rétrocession officielle de la base de Faya-Largeau. Une trentaine de soldats français ont quitté la région en direction de Ndjamena, conformément aux accords établis entre Paris et Ndjamena après la suspension de leur partenariat militaire.
Selon le colonel Guillaume Vernet, porte-parole de l’état-major des armées françaises, ce départ s’inscrit dans un plan concerté avec les autorités tchadiennes, désireuses de réaffirmer leur souveraineté. Après le départ des avions Mirage 2000 le 10 décembre, cette rétrocession marque une nouvelle phase dans le désengagement des forces françaises, qui opèrent dans un cadre respectueux du calendrier établi.
La suspension de l’accord militaire entre la France et le Tchad, annoncée en novembre, reflète une volonté des autorités tchadiennes de reprendre le contrôle total de leur territoire. Cette décision intervient dans un contexte de tensions politiques au Tchad, où la souveraineté nationale est au centre des préoccupations. Pour Paris, ce retrait s’inscrit également dans une reconfiguration de sa stratégie militaire en Afrique.
La prochaine phase du processus concernera la rétrocession de la base d’Abéché, suivie par le camp Kossei à Ndjamena. Le retrait complet, prévu d’ici le 31 janvier, demeure ambitieux en raison des contraintes logistiques. Le colonel Vernet a précisé que bien que cet échéancier soit difficile à respecter intégralement, tout est mis en œuvre pour répondre aux attentes des autorités tchadiennes.
Le départ de la base de Faya a mobilisé un important convoi terrestre de 50 véhicules transportant hommes et matériel vers Ndjamena. Par ailleurs, un avion Antonov a transféré 80 tonnes d’équipements vers la France. Ces opérations illustrent l’ampleur logistique du retrait, qui nécessite des moyens adaptés à la situation.
Ce retrait s’inscrit dans une dynamique plus large de redéploiement des forces françaises en Afrique, marquée par une remise en question de leur présence militaire dans plusieurs pays. La France, tout en répondant aux demandes locales, doit désormais repenser ses partenariats stratégiques pour s’adapter aux nouveaux enjeux sécuritaires et politiques de la région.