Le 15 mai dans l’après-midi, le ministre béninois de l’Energie, Samou Séïdou Adambi (photo), a annoncé une levée partielle du blocus sur les exportations du pétrole brut nigérien qui transitent par le territoire béninois. Une annonce survenue après 9 jours de bras de fer entre Cotonou et Niamey, qui entretenaient déjà des relations tendues depuis juillet 2023, date de l’arrivée au pouvoir de la junte militaire au Niger.
En imposant le blocus, le Bénin a clairement exprimé sa volonté de contraindre le Niger à rouvrir les frontières terrestres, restées bloquées depuis l’année dernière. Ceci, d’autant plus que les autorités de la transition refusent tout dialogue dans ce sens. Elles avancent notamment des arguments d’ordre sécuritaire. Des arguments qui sont jugés peu convaincants par la partie béninoise. « Il est impératif de rétablir des échanges économiques formels pour permettre le transit de biens, y compris le pétrole, à travers le Bénin pour leur expédition », avait fait savoir Patrice Talon.
C’est au moyen d’une médiation conduite par des officiels chinois arrivés à Cotonou dans la matinée du mercredi que cette décision a été prise. La délégation conduite par l’ambassadeur de Chine au Bénin, a échangé avec le Président béninois et les responsables du secteur.
Techniquement, le Bénin autorise les navires chinois à charger les premiers volumes disponibles du brut nigérien. Le ministre béninois de l’Energie, a cependant, indiqué que « cette autorisation ne sera pas une règle de conduite pour l’exploitation du pipeline Bénin-Niger », avant d’assurer que son pays n’a « aucune intention de nuire aux intérêts de l’État du Niger ni à celui du partenaire commun [la Chine, Ndlr] ».
Il a ajouté que ce dégel ouvrira la porte à des pourparlers entre les responsables des deux parties, sans en mentionner la date. « L’objectif est d’examiner les sujets urgents liés à la bonne conduite des opérations d’exploitation », a-t-il affirmé.
Côté nigérien, l’effectivité des expéditions du brut garantira le remboursement à date de son prêt de 400 millions de dollars auprès de la Chine. Un prêt avec un taux d’intérêt de 7% et un remboursement sur un an, gagé sur la manne pétrolière.