En visite à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, le président Félix Tshisekedi a annoncé la révision de la Constitution congolaise. Devant une foule rassemblée à la grande place de la Poste, il a affirmé que la Constitution actuelle, rédigée en 2006, comporte des lacunes importantes et qu’elle mérite d’être modifiée. La création d’une commission en 2025 pour élaborer une nouvelle loi fondamentale adaptée aux réalités de la RDC a été au centre de son discours.
Félix Tshisekedi a justifié cette démarche en critiquant ouvertement la Constitution actuelle, qu’il considère mal rédigée et inadaptée aux enjeux du pays. Selon lui et son parti, l’UDPS, certains articles nécessitent des modifications, y compris ceux limitant le nombre de mandats présidentiels. Tout en évoquant la possibilité de changer ces limites, il a insisté sur le rôle du peuple congolais dans une telle décision, rappelant que ce n’est pas au président de modifier seul la loi.
Ce débat sur la révision constitutionnelle intervient dans un contexte politique où Félix Tshisekedi a été réélu pour un second mandat en décembre 2023, ce qui devrait théoriquement être son dernier, selon la loi actuelle. Cependant, la perspective de modifier la limite des mandats suscite des interrogations et pourrait générer des tensions, notamment parmi les partis d’opposition. Le président a également évoqué la nécessité de simplifier le fonctionnement des institutions, dont l’élection des gouverneurs de province.
Le président congolais a annoncé la mise en place d’un processus de rédaction d’une nouvelle Constitution dès 2025, avec la création d’une commission composée de représentants de divers secteurs de la société. Son objectif est de doter la RDC d’une loi fondamentale mieux adaptée aux réalités du pays et de corriger les dysfonctionnements observés sous la Constitution actuelle. Tshisekedi veut ainsi faire de cette réforme un projet collectif impliquant toutes les couches sociales.
Dans son discours, Félix Tshisekedi a également averti les opposants qui pourraient profiter de cette révision pour tenter de déstabiliser le pays. Cette mise en garde reflète une crainte de voir la dynamique politique se tendre davantage à mesure que la révision constitutionnelle avance. La prudence sera donc de mise pour éviter tout risque de dérapage.
Après cette annonce majeure, le président congolais a prévu de présider un conseil des ministres ce vendredi à Kisangani. Cette réunion sera l’occasion d’aborder les questions prioritaires du pays et de définir les prochaines étapes pour la mise en œuvre de ce processus constitutionnel qui s’annonce déterminant pour l’avenir de la RDC.