Le 5 mars 2025, le Soudan du Sud a été secoué par l’arrestation de deux figures de proue proches de l’opposant politique et vice-président, Riek Machar. Parmi les détenus figurent le général Gabriel Duop Lam, chef adjoint de l’armée, et Puot Kang Chol, ministre du Pétrole. Ces arrestations surviennent dans un contexte de tensions militaires croissantes entre les partisans de Machar et ceux du président Salva Kiir, exacerbé par le fait que la résidence de Machar a été encerclée par l’armée loyale à son rival.
Le général Gabriel Duop Lam et Puot Kang Chol occupaient des postes clés au sein de l’administration de Riek Machar. Leur détention envoie un message fort de la part du gouvernement de Salva Kiir, alors que le pays est déjà plongé dans une instabilité profonde depuis plusieurs années. Selon des sources locales, l’entourage de Machar se trouve dans une position de plus en plus vulnérable, tandis que l’armée loyale à Kiir semble intensifier ses actions pour neutraliser les alliés du vice-président. Cette situation a ravivé les inquiétudes sur un possible retour aux conflits armés.
Le Soudan du Sud, devenu indépendant en 2011, a rapidement sombré dans une guerre civile après des accusations de coup d’État contre Riek Machar en 2013. La rivalité historique entre Machar et Kiir a constitué la pierre angulaire de ce conflit, qui a fait des centaines de milliers de morts et dévasté le pays. Malgré la signature d’un accord de paix en 2018, les tensions n’ont jamais cessé, alimentées par des rivalités ethniques et des luttes de pouvoir internes. L’arrestation des proches de Machar pourrait bien marquer un tournant dans cette dynamique.
Les arrestations des alliés de Machar risquent d’aggraver les tensions entre les factions du gouvernement et de l’opposition. Le ministre de l’Information, Michael Makuei Lueth, a tenté de minimiser l’ampleur des événements en assurant que le gouvernement “contrôlait la situation”. Cependant, cet appel à la calme semble peu convaincant, compte tenu du climat de méfiance généralisée et des violences sporadiques qui continuent de déchirer le pays. Le spectre d’un retour à la guerre civile plane toujours, d’autant plus que les structures militaires semblent de plus en plus polarisées.
Les arrestations ont suscité des réactions internationales diverses, les organisations de défense des droits de l’Homme et les diplomates étrangers appelant à la libération immédiate des détenus et à un retour au dialogue. Les Nations Unies et l’Union africaine ont exprimé leurs préoccupations face à la recrudescence des tensions et du climat de répression. Certains analystes soulignent que le Soudan du Sud pourrait s’enfoncer encore davantage dans une crise politique et humanitaire sans une pression internationale accrue pour trouver une solution pacifique.
Alors que les événements se déroulent, les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans la diffusion d’informations et de rumeurs, exacerbant les tensions. Le ministre de l’Information a insisté sur le fait que le gouvernement gérait la situation, conseillant aux citoyens de ne pas se laisser influencer par ce qu’il qualifie de “agitations négatives”. Cette déclaration souligne l’utilisation stratégique de l’information, dans un contexte où la perception de la situation peut influencer l’avenir politique du pays.