Le 15 mai 2025, les regards sont tournés vers Istanbul, où devaient commencer des pourparlers cruciaux entre la Russie et l’Ukraine. Cependant, alors que les journalistes s’étaient massés devant le bureau présidentiel de Dolmabahce, le début des négociations a été reporté à l’après-midi. À 13h GMT, aucune annonce officielle n’avait été faite concernant la date précise du lancement des discussions. De plus, Kiev, sous la pression de l’Occident, n’a pas encore précisé sa position, ce qui alimente les doutes sur la tenue de ces pourparlers.
Les autorités russes insistent sur le fait que l’issue de ces négociations ne dépend pas de la Russie, mais bien de ceux qui exercent une pression sur le régime de Kiev, à savoir l’Occident. Sergueï Ryabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a affirmé que c’est l’Occident qui guide les actions de l’Ukraine, particulièrement à travers les soutiens militaires et diplomatiques. Pour la Russie, les négociations à Istanbul doivent permettre de traiter les causes profondes du conflit, un point mis en avant par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Le contexte de ces négociations est marqué par des divergences de vision entre Moscou et Kiev, amplifiées par l’implication de puissances étrangères. L’Occident, notamment les États-Unis et l’Union européenne, soutient activement l’Ukraine, fournissant des armes et un soutien politique, ce qui est vu par la Russie comme un obstacle majeur à toute résolution pacifique. Selon Zakharova, les pays comme Berlin, Paris et Londres, qui continuent de soutenir Kiev, ne peuvent prétendre jouer un rôle dans les négociations tant qu’ils soutiennent cette position militaire.
Les perspectives autour de ces négociations restent floues, et tout dépendra de la capacité des deux parties à s’asseoir à la table des discussions. Le ministre russe des Affaires étrangères a insisté sur le besoin d’un cessez-le-feu pour permettre à Kiev de préparer ses futures opérations militaires. Cette déclaration laisse entendre que la Russie pourrait accepter des discussions sérieuses, mais uniquement si l’Ukraine cesse ses attaques pour une période suffisante. Le rôle de la Turquie, hôte des négociations, sera également crucial pour maintenir un climat propice aux pourparlers.
Les détails pratiques des négociations révèlent également une certaine tension. La délégation russe, arrivée tôt à Istanbul, est dirigée par Vladimir Medinski, conseiller présidentiel. Elle comprend des représentants clés de l’armée et du ministère des Affaires étrangères, soulignant la gravité des discussions à venir. Du côté ukrainien, la délégation semble prête à engager des négociations, mais les déclarations contradictoires de la présidence ukrainienne sur le processus montrent que Kiev semble vouloir marquer un point de spectacle dans cette rencontre diplomatique. Cette dynamique pourrait compliquer davantage l’évolution des pourparlers.
Alors que les négociations sont suspendues dans l’attente d’une date officielle, les implications de ces discussions pourraient s’avérer décisives pour l’avenir du conflit ukrainien. L’attitude de l’Occident, les conditions imposées par Moscou, et la volonté de Kiev de négocier sous certaines conditions sont autant de facteurs qui détermineront la possibilité de parvenir à un accord de paix. Cependant, tant que des divergences aussi profondes subsistent, les négociations à Istanbul risquent de n’être qu’une étape supplémentaire dans un processus de paix complexe et incertain.