Mes chers jeunes compatriotes,
Au moment où je m’adresse à vous, je mesure les préoccupations légitimes qui sont les vôtres, dans un contexte international marqué par une succession de crises, dont les effets touchent la quasi-totalité des secteurs d’activités et n’épargnent aucun Etat.
Lors de mon récent message à la Nation, j’avais indiqué, à cet égard, que la vitesse d’exécution de certaines de nos politiques publiques se trouvait perturbée par ces chocs exogènes, mais aussi par la persistance de certaines menaces internes.
Il est clair que cet environnement, particulièrement contraignant, a pu relativement ralentir le rythme que nous avons souhaité impulser à notre développement. Je le déplore autant que vous. Je puis toutefois vous assurer que je n’ai jamais perdu de vue les objectifs que nous nous sommes fixés ensemble. Bâtir une Nation forte, une économie prospère, un pays fier, libre et uni dans sa diversité.
C’est une mission sacrée. C’est une mission à laquelle j’entends continuer à consacrer toute mon énergie, afin que chacun de vous ait l’opportunité de s’épanouir pleinement et de réaliser ses aspirations.
Ces dernières années, nous avons déployé des efforts méritoires et mobilisé d’importantes ressources financières pour relever les nombreux défis auxquels nous étions confrontés, aux plans sécuritaire, sanitaire, humanitaire, économique et financier.
Nous allons continuer dans cette voie. Résolument. Je m’y engage.
Mes chers jeunes compatriotes,
Face aux crises multiples qui caractérisent le contexte actuel et aux difficultés qui en découlent, il est normal que, comme les jeunes du monde entier, vous puissiez vous sentir quelque peu désorientés. Il est normal que vous soyez tentés de vous laisser gagner par le doute, par la peur du lendemain.
N’en faites rien. Ne baissez surtout pas les bras. Au contraire. Armez-vous de votre intelligence, de votre sagesse, de votre détermination, de vos compétences et de vos talents pour relever les défis du présent et du futur.
L’éducation, j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, est à cet égard incontournable. A quoi vous servirait-il d’être talentueux si vous n’êtes pas organisé ? A quoi vous servirait-il d’être intelligent si vous vous découragez face à la première difficulté ?
Vous devez donc continuer à vous éduquer. Vous devez également continuer à cultiver le goût de la discipline et de l’effort, tout en vous laissant guider par les vertus de la créativité et de l’audace.
Pour ma part, je continuerai à consentir les efforts nécessaires pour créer, avec le Gouvernement et les autres partenaires sociaux, un environnement propice à votre éducation, mais aussi à votre intégration professionnelle et à votre plein épanouissement.
A cet effet, j’accorderai, comme par le passé, la priorité au développement de notre système éducatif, tout en mettant davantage l’accent sur la professionnalisation.
Ainsi que vous pouvez le constater, notre carte scolaire et universitaire ne cesse de se densifier, avec la création de nouveaux établissements d’enseignement primaire, secondaire et supérieur.
En marge du système éducatif classique, le Gouvernement a créé des centres de formation professionnelle d’excellence dans plusieurs localités de notre pays. Leur mise en place va se poursuivre et s’étendra sur l’ensemble du territoire national.
Un vaste programme de transformation des SAR-SM en Centres de formation aux métiers a été lancé, avec l’opérationnalisation du Centre de Nkongsamba.
Tous ces efforts visent à vous assurer la meilleure formation possible, afin de vous rendre compétitifs et capables, non seulement de saisir les opportunités d’emploi qui s’offrent à vous, tant au niveau local qu’international, mais surtout de devenir de véritables auto-entrepreneurs.
Mes chers jeunes compatriotes,
Dans le souci de favoriser votre insertion dans le marché de l’emploi, l’Etat mène des actions qui visent à promouvoir la culture entrepreneuriale, nécessaire à l’autonomisation de la population jeune. C’est le sens du Plan Triennal Spécial Jeunes, que j’ai prescrit en 2016.
Ce mécanisme a déjà permis de financer plus de 11 mille projets en faveur des jeunes et généré près de 35 mille emplois directs, pour un coût global d’environ 20 milliards de FCFA.
Pour donner une impulsion à ce dispositif, j’ai instruit le Gouvernement d’accélérer la mise sur pied du Fonds de Garantie aux Jeunes Entrepreneurs, en y intégrant un guichet spécial dédié au financement des projets des jeunes de la diaspora camerounaise.
Dans ma récente adresse à la Nation, j’ai annoncé le démarrage ou la poursuite de nombreux projets dans divers secteurs, notamment les infrastructures, l’énergie, les mines. Il s’agit là de niches d’emplois que je vous invite à exploiter.
Nous allons résolument poursuivre nos efforts en faveur de la relance et de la diversification de notre économie, ce qui ne manquera pas de créer de nouvelles opportunités d’emplois pour notre jeunesse.
Mais je me dois de le rappeler. Il est évident que ni l’Etat, ni les entreprises existantes du secteur privé, ne peuvent à eux seuls absorber le volume de jeunes issus chaque année du système éducatif classique.
C’est pour cette raison que je vous demande, une fois de plus, de vous tourner également vers l’auto-emploi, en saisissant les opportunités qui s’offrent à vous dans les domaines tels que l’agriculture, l’artisanat ou l’économie numérique.
C’est assurément l’une des voies les plus indiquées pour résorber le chômage des jeunes.
Mes chers jeunes compatriotes,
En dépit d’un contexte difficile, l’Etat fait tout ce qui est en son pouvoir pour créer les conditions d’une meilleure insertion socio-professionnelle de notre jeunesse.
Certes, il est nécessaire d’intensifier nos efforts pour qu’une masse significative de jeunes accède au monde de l’emploi. Nous sommes déterminés à atteindre ce but. Et nous y parviendrons.
Je vous invite donc à ne pas céder au découragement, qui pousse certains d’entre vous sur les chemins périlleux de l’immigration clandestine, ou vers le mirage de solutions faciles qui ne conduisent qu’à des impasses.
De même, je vous exhorte à vous détourner des comportements déviants, qui prennent de l’ampleur dans notre société.
C’est malheureusement le cas en milieu scolaire où l’incivisme, la consommation des stupéfiants, les agressions diverses et bien d’autres dérives, sont de plus en plus récurrents. De tels agissements sont à proscrire, car ils ne peuvent vous profiter.
Il faut également éviter de céder à la tentation de chercher refuge dans le monde virtuel, avec l’usage abusif d’Internet et des plateformes numériques, au risque de vous couper des réalités.
Conscient de ces dangers, j’ai prescrit au Gouvernement d’élaborer une charte visant à garantir la protection des enfants sur Internet dans notre pays.
Mes chers jeunes compatriotes,
Je tiens cependant à vous encourager à vivre au rythme de votre temps et à tirer avantage du développement numérique et technologique pour améliorer, dans le monde réel, vos conditions de vie et celles de vos compatriotes.
Je vous demande de ne pas désespérer de votre pays et d’avoir foi en l’avenir. Les difficultés existeront toujours dans la vie des êtres humains. Mais, elles sont faites pour être affrontées, avec courage et détermination.
Je serai toujours à vos côtés dans ce combat salutaire. Celui de la réalisation de vos aspirations au progrès et à la modernité. C’est un combat que nous ne pouvons pas envisager de perdre. Je sais pouvoir compter sur vous. Vous pouvez compter sur moi.
Je vous souhaite, à toutes et à tous, une joyeuse fête de la jeunesse.-
Yaoundé, le 10 février 2023