Le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a reconnu que le Canada aurait pu mieux gérer son système d’immigration avant la crise actuelle. Face à une année marquée par des tensions croissantes, il a admis que des ajustements étaient nécessaires pour rétablir la discipline dans le système.
Depuis le début de l’année, Marc Miller a entrepris plusieurs réformes pour contenir la surchauffe. Parmi elles, une réduction significative du nombre de visas pour les étudiants étrangers et les résidents permanents, ainsi qu’une suspension des parrainages privés de réfugiés par des organismes communautaires. Ces décisions visent à mieux contrôler une immigration en forte croissance, alors que la population canadienne a augmenté de plus de 3 % en 2023, une hausse sans précédent.
Le système migratoire canadien traverse une période critique, exacerbée par une conjoncture mondiale complexe. La pandémie a laissé des séquelles profondes, notamment par le recours massif aux travailleurs temporaires, ce qui a favorisé des fraudes et une exploitation accrue. Par ailleurs, des tensions sociales et économiques, telles que la crise du logement, nourrissent une hostilité grandissante envers l’immigration au Canada.
Pour répondre aux défis actuels, le ministre Miller souhaite réorienter les politiques migratoires vers une immigration davantage économique. L’objectif est de rajeunir la population active tout en améliorant la sécurité aux frontières. Parmi les mesures envisagées, l’introduction de nouvelles règles pour les résidents temporaires et un encadrement plus strict des processus de visas, notamment face aux fraudes.
La politique migratoire canadienne ne peut être dissociée des enjeux internationaux. Sous pression des États-Unis, notamment avec les menaces du président désigné Donald Trump d’imposer des droits de douane, le Canada se voit contraint de renforcer ses mesures de contrôle aux frontières. Le discours anti-immigration qui s’intensifie au sud de la frontière influence également les perceptions locales.
Malgré les défis, Marc Miller insiste sur l’importance de maintenir les engagements du Canada en matière de droits humains. Il prône une gestion rationnelle et équilibrée de l’immigration, en distinguant les demandes légitimes des abus, tout en rappelant la nécessité de considérer les migrants comme des individus. Un équilibre difficile, mais indispensable, pour préserver la capacité du Canada à intégrer de nouveaux arrivants dans des conditions acceptables.