Sauf improbable retournement de situation, le Maroc, double champion en titre, ne défendra pas son trophée au CHAN 2023 organisée en Algérie. La CAF a officialisé, à demi-mot, la non-participation des Lions de l’Atlas, ce jeudi 12 janvier à Alger, lors d’une conférence de presse du président Patrice Motsepe.
C’était une épée de Damoclès depuis quelques jours sur la tête du CHAN, et à moins d’un retournement de situation ubuesque -toujours possible avec la CAF-, le Maroc ne participera pas à la 7e édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) organisée en Algérie. C’est l’épilogue (ou pas) d’un long jeu de chat et de la souris, de calculs politico-diplomatiques et de sorties et annonces médiatiques qui n’aura jamais autant fait parler du CHAN.
« Les complications étaient là avant… »
Jeudi, à la veille du match d’ouverture Algérie-Libye, le président de la Confédération africaine de football (CAF) a presque confirmé le retrait du Maroc, malgré le soin pris avec les mots pour ne pas parler officiellement de retrait, de boycott ou d’exclusion. « Nous avons vu le communiqué de la Fédération du Maroc. Ce que nous pouvons dire, c’est que les pays sont souverains et que nous avons une responsabilité, rappelle, Patrice Motsepe. Nous avons essayé ces derniers jours de parler avec chaque partie (…) Les complications étaient là avant que je devienne président (…) Il ne faut pas que la politique s’implique dans le football, et notre engagement est de promouvoir le football. Ce tournoi va se jouer et se poursuivre et les décisions seront prises selon les règles qui régissent la CAF. »
Un peu plus tôt dans la matinée, le Maroc, par la voie de sa Fédération de football, avait laissé entendre, sans utiliser le mot, son intention de boycotter la compétition et les joueurs convoqués initialement pour le CHAN ont été de nouveau mis à la disposition de leurs clubs. « La sélection marocaine de football n’est pas en mesure de faire le déplacement à Constantine (Algérie) dans la mesure où l’autorisation définitive de son vol Royal Air Maroc (RAM), transporteur officiel des sélections marocaines de football, de Rabat vers Constantine, n’a pas été confirmée », a annoncé la Fédération marocaine (FRMF) dans un communiqué. La Confédération africaine de football (CAF), organisatrice du CHAN, avait pourtant fait savoir le 22 décembre à la FRMF qu’une « autorisation de principe avait été obtenue », selon le communiqué.
À 24 heures du coup d’envoi, la Fédération marocaine « prend note avec regret que l’obtention de l’autorisation définitive du vol RAM de Rabat vers Constantine n’a malheureusement toujours pas été confirmée par la CAF », a encore souligné la FRMF.
Que risque le Maroc ?
Alger a fermé depuis le 22 septembre 2021 son espace aérien à tous les avions civils et militaires marocains après avoir rompu ses relations diplomatiques avec Rabat. Cette grave crise est alimentée par l’épineux dossier du Sahara occidental, dans un contexte de tensions permanentes entre les deux frères ennemis. Le CHAN n’aura pas permis de rapprocher les deux pays maghrébins.
Cette décision du Maroc va certainement entraîner des conséquences et valoir peut-être une suspension à l’équipe locale pour les prochaines échéances. Le président Motsepe n’a pas voulu aborder la question d’éventuelles sanctions, parlant de se conformer aux règles de la CAF et de la Fiafa »
Une certitude : le Maroc, qui est également en course pour obtenir l’organisation de la CAN 2025, pourrait voir sa candidature avoir du plomb dans l’aile après ce retrait.