Des échauffourées ont éclaté jeudi 16 février dans plusieurs quartiers de la banlieue de Conakry entre manifestants et forces de l’ordre, obligeant les autorités guinéennes à réquisitionner l’armée pour ramener le calme. Le Front national de défense de la Constitution (FNDC) avait appelé à manifester malgré l’interdiction de tout rassemblement par le pouvoir militaire. Le collectif d’opposition, officiellement dissout par les autorités guinéennes, demande un retour à l’ordre constitutionnel. Selon son bilan, ces violences ont coûté la vie à deux jeunes.
Certains quartiers de la banlieue de Conakry comme Kagbélen, Sonfonia, Cosa et Bambéto ont été le théâtre d’affrontements entre jeunes et forces de sécurité, jeudi 16 février. Dans ces quartiers populaires, épicentre de toutes les contestations sous les différents régimes qui se sont succédés en Guinée depuis la fin des années 1990, des barricades ont été érigées et des poubelles renversées sur les principales artères.
Mais le déploiement massif des forces de l’ordre a empêché les manifestants de se rassembler à la Tanerie, dans la banlieue de Conakry, point de départ de la marche. Ils étaient dispersés par la police et la gendarmerie à coups de gaz lacrymogènes. Des coups de feu ont même été entendus.
Pendant les heurts, des journalistes qui couvraient la manifestation ont été molestés et injuriés par des militaires réquisitionnés pour prêter main forte aux forces de sécurité. Les manifestants réclamaient entre autres la libération de leurs leaders détenus depuis plusieurs mois, la gestion transparente de la transition, un dialogue inclusif inter-guinéen et un retour à l’ordre constitutionnel.
Selon un bilan fourni par le FNDC, deux jeunes hommes sont morts dans ces échauffourées : Ibrahima Diallo, 16 ans, à Sonfonia Fare II, et Abdul Karim Bah, 19 ans, à Concasseur, Hamdallaye. Le collectif d’opposition compte 58 blessés et une cinquantaine d’arrestations.