L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été empêché de voyager à l’étranger, mercredi 4 janvier. Alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour Paris, l’ancien président a été intercepté à l’aéroport de Nouakchott par la gendarmerie, qui lui a confisqué son passeport.
« J’avais prévu de voyager ce soir sur Paris, je me suis présenté normalement et j’ai fait mes formalités, raconte l’ancien présidentMohamed Ould Abdel Aziz. Tout allait très bien jusqu’à l’arrivée de la gendarmerie. Les gendarmes m’ont demandé mon passeport. Je leur ai dit qu’ils n’étaient pas concernés par ça, parce que ce ne sont pas eux qui font les formalités. Une fois devant le guichet, j’ai présenté le passeport avec la carte d’embarquement, et puis ils m’ont dit : “On a reçu des instructions pour vous empêcher de voyager. Vous ne pouvez pas quitter le pays.” Je leur ai demandé pourquoi, est-ce qu’ils ont un document quelconque pour justifier leur décision ? Ils m’ont dit non, ce sont les instructions, mon passeport est confisqué. »
Mohamed Ould Abdel Aziz est en attente d’être jugé pour des faits de corruption durant ses 10 années au pouvoir. L’ancien chef de l’État avait été mis sous contrôle judiciaire en 2021, puis incarcéré, assigné ensuite à résidence pour des raisons de santé, et enfin, libéré en septembre, suite à la fin de son contrôle judiciaire. Il s’est déjà rendu à Paris durant deux mois, le trimestre dernier.
« J’attends d’être jugé »
Il estime que les événements d’hier sont une sanction politique, sans fondement juridique : « Une mesure de la police politique de la dictature de mon pays, c’est tout ! Moi, je ne suis ni en contrôle judiciaire, ni en résidence surveillée. J’attends d’être jugé, donc je ne peux pas comprendre. À partir du moment où je suis chez moi, je ne sais pas si je suis en liberté parce que je suis poursuivi, pourchassé. Et ces derniers temps, j’ai beaucoup bougé, j’ai fait beaucoup de bruit, pour être en paix avec la police, et il ne faut pas trop bouger, il ne faut pas trop parler, il ne faut pas critiquer le système. Malheureusement, depuis trois ans, on vit ce système, on vit cette dictature cynique et sournoise. »