L’Assemblée nationale du Niger a dénoncé et condamné ce 27 septembre 2022, les propos tenus par le Premier ministre par intérim malien Colonel Abdoulaye Maiga, le 24 septembre dernier, à la tribune de l’ONU, à l’endroit du Président de la République, Mohamed Bazoum (photo). C’était à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 2ème Session ordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2022
« Je veux le réaffirmer ici, le peuple Nigérien, souverain, a choisi en toute responsabilité ses dirigeants, à travers des élections démocratiques. Tout mépris à l’égard de ceux-ci doit être forcément compris comme du mépris à l’égard de tous les Nigériens. C’est pourquoi nous déplorons et condamnons les propos tenus récemment par le Premier ministre par intérim du Mali, à la tribune des Nations Unies. Ne l’oublions pas, les Peuples Nigériens et Maliens sont unis par des relations séculaires, faites de fraternité et de liens tissés par l’histoire et la géographie », a déclaré le président de l’Assemblée national Seyni Oumarou.
En effet, dans son discours lors de la 77e session de l’assemblée générale de l’ONU, le Colonel Abdoulaye Maiga n’avait pas été tendre avec le président nigérien qu’il a traité d’étranger au Niger. « A l’endroit de M. Bazoum, il remarquera que le Gouvernement de la Transition n’a pour le moment jamais réagi à ses propos injurieux pour deux raisons cumulatives. La première raison tient au respect de l’héritage laissé par nos ancêtres, qui consiste à ne pas répondre aux injures par des injures. La seconde raison relève de l’identité́ de M. Bazoum, l’étranger qui se réclame du Niger. Nous savons que le peuple nigérien frère du Mali, se distingue par des valeurs sociétales, culturelles et religieuses très riches. M. Bazoum n’est pas un nigérien, son comportement nous réconforte totalement dans notre constat ».
Des propos qui ont créé de l’indignation au sein de la population nigérienne. Surtout dans un contexte où la nationalité du président nigérien est régulièrement remise en cause par ses détracteurs. Né en 1960 à Bilabrine dans la région de Diffa (sud-est) au Niger, Mohamed Bazoum est de l’ethnie arabe Ouled Slimane, présente en Libye, mais très minoritaire au Niger.
Le président de l’Assemblée nationale du Niger a saisi l’occasion pour demander « à tous nos dirigeants, en particulier ceux de l’Afrique de l’ouest, d’avoir de la mesure dans toutes les prises de position engageant l’avenir de nos pays. Nos populations ne demandent qu’à vivre en symbiose et notre continent, l’Afrique, ne peut se développer sans la solidarité et l’entente mutuelle entre toutes les nations », a-t-il poursuivi.
« Rappelons-le aussi, l’unité de l’Afrique intègre toutes les valeurs éthiques, morales et politiques. Nous devons tendre de plus en plus vers plus d’intégration en dépassant la notion d’ethnie, de nationalité, qui sont des vecteurs puissants de division et de déstabilisation de notre continent. C’est le lieu d’appeler les responsables politiques africains, à tous les niveaux, à se comporter en frères et à éviter les diatribes stériles et autres attaques personnalisées qui risquent de nous écarter durablement de nos objectifs communs », a conclu Seyni Oumarou.
Achille Gadom