Le lundi 1ᵉʳ avril marque une étape historique pour la République Démocratique du Congo (RDC) avec la nomination de Judith Tuluka Suminwa au poste de Première ministre, une première pour une femme dans l’histoire du pays. Cet événement, accueilli avec un mélange d’enthousiasme et d’attentes, souligne l’espoir d’un renouveau politique et social, particulièrement dans les régions est du pays, longtemps marquées par des conflits et des inégalités.
La réaction immédiate de Judith Tuluka Suminwa à sa nomination reflète sa prise de conscience des immenses défis qui l’attendent. Elle s’engage à collaborer étroitement avec toutes les couches de la société pour relever ces défis, notamment la sécurisation de l’Est du pays. Sa position en tant que femme et mère est perçue comme un avantage significatif pour comprendre et agir sur les problèmes spécifiques aux femmes et aux filles dans ces régions troublées.
Cette nomination s’inscrit dans un contexte complexe caractérisé par des tensions politiques internes et des défis sécuritaires, en particulier dans l’Est du pays. La guerre et les violences y ont laissé des cicatrices profondes, faisant des femmes et des filles des victimes disproportionnées. La nomination de Suminwa est donc vue comme un potentiel tournant dans la manière dont ces problèmes sont abordés et résolus.
Le président Tshisekedi, en choisissant Judith Tuluka Suminwa, semble vouloir envoyer un double message. D’une part, il s’efforce de se détacher des pressions politiques habituelles, marquées par l’influence des partis. D’autre part, il souhaite marquer l’histoire en promouvant une figure féminine à un poste de pouvoir, espérant ainsi briser les préjugés et ouvrir la voie à une plus grande égalité de genre dans les sphères politiques du pays.
L’Église catholique congolaise, cependant, offre une perspective critique sur cette nomination, soulignant l’inquiétude persistante concernant le poids financier et la taille du gouvernement. Ces critiques mettent en lumière les défis structurels auxquels le nouveau gouvernement doit s’attaquer pour réaliser une véritable transformation sociale et économique, dans un contexte où une grande partie du budget national est absorbée par les dépenses politiques.