La liberté provisoire a été accordée mardi soir 10 janvier à Pape Alé Niang. Le journaliste, patron du site Dakar Matin et critique du pouvoir, avait de nouveau été incarcéré le 20 décembre, après une première arrestation le 6 novembre. En grève de la faim pour protester contre un emprisonnement « arbitraire » selon lui, son état de santé était devenu « très critique » selon ses soutiens.
Pape Alé Niang « devra sans doute rester hospitalisé quelques jours pour faire le point avant de rentrer chez lui », affirme Maître Moussa Sarr, l’un de ses avocats, qui se dit « très soulagé ». La décision du juge va de pair avec « l’arrêt immédiat de sa grève de la faim » selon sa défense.
Comme lors de sa première libération provisoire le 14 décembre dernier, elle est assortie d’un contrôle judiciaire : l’obligation de se rendre une fois par semaine au commissariat ou à la gendarmerie, l’interdiction de quitter le territoire, ou encore de s’exprimer sur le dossier : c’est avec ce motif que le juge l’avait renvoyé en prison le 20 décembre.
L’incarcération de Pape Alé Niang et son état de santé ont provoqué l’indignation dans la profession et la société civile. La CAP, Coordination des associations de presse, très mobilisée, a salué une « victoire », mais pour elle, ce n’est pas « la fin de l’histoire ». Elle réclame « l’annulation des charges ». Le journaliste est notamment poursuivi pour « divulgation de documents militaires de nature à nuire à la défense nationale » et « diffusion de fausses nouvelles ».