Au Gabon, les préparatifs pour les élections générales du 26 août 2023 sont en cours, marquant un tournant historique avec la tenue simultanée de scrutins présidentiels, législatifs et locaux. Cependant, une polémique grandissante émerge concernant le droit de vote des Gabonais résidant à l’étranger. L’organisation non gouvernementale Tournons La Page pointe du doigt la réduction du nombre de bureaux de vote à l’étranger par rapport à l’élection présidentielle de 2016. Selon l’ONG, cette décision pourrait priver certains citoyens gabonais de leur droit de vote, suscitant ainsi des inquiétudes légitimes.
Cette année, le Gabon prépare un triple scrutin électoral majeur, mais la question des bureaux de vote à l’étranger génère des débats intenses. Environ 17 000 électeurs gabonais résidant à travers le monde sont éligibles pour participer à l’élection présidentielle. Cependant, la décision de réduire le nombre de bureaux de vote à l’étranger suscite des inquiétudes quant à la possibilité pour tous les citoyens de participer pleinement au processus électoral.
Tournons La Page déplore vivement la mise en place de seulement 14 commissions électorales consulaires dans 14 villes et 12 pays pour couvrir la diaspora gabonaise. Ce chiffre est nettement inférieur aux plus de trente commissions déployées à l’étranger lors de l’élection présidentielle précédente. Parmi les pays touchés par cette décision figurent le Canada, le Burkina Faso, le Ghana et l’Allemagne, où les Gabonais résidant sur place ne pourront pas exercer leur droit de vote. L’ONG considère cette action gouvernementale comme une violation du droit de chaque citoyen à participer au processus démocratique.
La question de la responsabilité quant à la suppression des bureaux de vote à l’étranger suscite des désaccords entre le Centre gabonais des élections (CGE) et le ministère de l’Intérieur. Alors que le CGE affirme que la mise en place des bureaux relève du ministère de l’Intérieur, une source gouvernementale prétend que le CGE a joué un rôle déterminant dans cette décision. Cette confusion augmente les tensions et soulève des préoccupations quant à d’éventuels contentieux électoraux. La situation reste en suspens alors que le scrutin approche à grands pas.
L’annonce de la réduction drastique du nombre de bureaux de vote à l’étranger a déclenché la colère au sein de la diaspora gabonaise, notamment en France. La suppression des bureaux de vote dans des villes telles que Nantes, Strasbourg, Toulouse, Rennes, Marseille et Lyon a suscité des réactions vives. Des centaines d’électeurs se sont également retrouvés absents des listes électorales. L’opposition, notamment l’association Solidarité Gabon, dénonce cette décision comme une manœuvre visant à influencer les résultats en faveur du président en exercice, Ali Bongo. La communauté gabonaise à Marseille exprime des préoccupations quant à une atteinte à son droit de vote, ajoutant une couche de tension à un processus déjà délicat.
En attendant le verdict des urnes, le Gabon se trouve à un carrefour crucial où la décision de réduire le nombre de bureaux de vote à l’étranger suscite des interrogations quant à la participation équitable de la diaspora au processus électoral. L’enjeu dépasse les frontières, touchant à la fois les principes démocratiques fondamentaux et les droits civiques des Gabonais vivant à l’étranger.