Le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique par intérim (Minmidt), Fuh Calistus Gentry, a signé, le 22 décembre 2023, un communiqué « interdisant désormais toute activité minière artisanale et artisanale semi-mécanisée au-delà de 30 m de profondeur ». D’après le membre du gouvernement, la mesure vise à protéger et préserver l’environnement et à prévenir tout risque d’éboulement et les pertes en vies humaines associées.
Fuh Calistus Gentry invite tous les opérateurs dont les profondeurs des sites d’exploitation vont au-delà de la profondeur susmentionnée à  « suspendre immédiatement leurs activités, à évacuer leurs machines et équipements de production, à restaurer et à fermer lesdits sites ». Pour les semi-mécanisées, seuls feront exception les exploitants miniers qui auront « préalablement présenté un plan d’exploitation et une étude géotechnique sur la stabilité des talus, avec pour objectif de migrer vers la petite mine », précise le Minmidt.
D’après la loi portant nouveau Code minier (après celui de 2016) promulguée le 19 décembre 2023 par le président de la République, Paul Biya, « l’activité minière artisanale doit se concentrer à une profondeur maximale de 10 m en utilisant des méthodes et procédés ne mettant en œuvre que la motricité humaine ». Cette mesure intervient dans un contexte où l’abandon des sites miniers au Cameroun donne lieu à des trous béants devenus des lacs artificiels qui dégradent l’environnement et mettent les populations riveraines en péril.
Selon un recensement effectué par l’organisation non gouvernementale Foder (Forêts et développement rural) entre 2015 et 2022, 205 décès ont été enregistrés dans les sites miniers des régions de l’Est et de l’Adamaoua, dont 12 cas de noyades dans des lacs artificiels. Les 193 autres décès étaient dus aux éboulements et glissements de terrain causés par des trous béants abandonnés.