Des milliers de travailleurs migrants ont défilé vendredi à Doha, portant les couleurs des équipes de l’Argentine, du Brésil ou du Royaume-Uni, pour célébrer le Mondial à neuf jours de la Coupe du monde de foot, selon un correspondant de l’AFP sur place.
Il s’agit d’un rare évènement dans ce petit émirat du Golfe, où les rassemblements ne sont généralement pas tolérés surtout en plein coeur de la capitale.
“La police a été informée d’avance”, a affirmé à l’AFP l’un des organisateurs de cette marche qui a requis l’anonymat.
Des membres des forces de l’ordre ont d’ailleurs encadré le défilé des supporters, portant des maillots bleu et blanc de l’Argentine ou jaune du Brésil.
Le défilé est passé devant le palais royal, où il est habituellement interdit de prendre des photos.
Les migrants représentent plus de 80% des 2,8 millions d’habitants du Qatar. Ils sont majoritairement originaires d’Inde, du Pakistan, du Bangladesh, du Népal mais aussi des Philippines et de pays africains comme le Kenya et l’Ouganda.
Critiques des ONG
Ce riche État gazier est régulièrement critiqué par les ONG pour le traitement de centaines de milliers de travailleurs migrants sur les grands chantiers du Mondial (20 novembre-18 décembre), dont l’organisation a mis en lumière les manquements à leurs droits et conduit à des réformes à partir de 2018.
“Les ouvriers étrangers au Qatar adorent le football et ils ont acheté un grand nombre de billets” pour la Coupe du monde, a encore dit l’organisateur.
“C’est un jour de joie pour nous”, se réjouit Rajesh, un des supporters sur place. “Il n’est pas question de politique, nous allons uniquement chanter pour le football, surtout pour Lionel Messi.” “C’est ça notre liberté d’expression”, dit Aju, un autre supporter de l’équipe argentine. “Les conditions de travail sont bien sûr difficiles (…) mais le Mondial est un événement unique.”
Fin août, les autorités qataries avaient expulsé des dizaines d’ouvriers étrangers ayant bloqué la circulation devant l’entreprise pour laquelle ils travaillent pour réclamer leurs salaires impayés. Ils ont été accusés d’avoir “enfreint les lois sur la sécurité publique”.
Source: 7sur7.be